Sous le ciel

je m’impose ou je reste coite
sans histoire
comme un dieu qui boite
et qui se cherche dans le monde
un monde où tout parfois s’effondre
et tout parfois s’érige

pour la somme des hommes
l’intérêt des choses belles
le jour où on arrive à voir
jusqu’au fond du cœur
le cœur de l’homme et de sa sœur

je vois les feuilles oranges
une rue tranquille
et je rêve
de maintenant
de ce qui est déjà là
et qui ne dépend que de moi

un regard, des mots, des rires
une danse à n’en plus finir
cherchez-moi vous me trouverez
je reviens quand on me sonne
et pourtant
je ne réponds à personne

musicienne
avec toi et lui et elle
et l’instant du ciel
pourquoi j’irais autrement
j’essaie de laisser venir
et puis après on verra

tu vois c’est pas compliqué
et ça ressemble à moi
après j’allume le feu
ou je cours chercher du bois
c’est vrai la forêt me manque
parfois

mais sinon tout va bien
c’était une lettre
quelques mots
parce que je pensais à toi
à nous d’il y a longtemps
j’espère que tu vas bien
malgré toutes les peurs et toutes les erreurs
j’espère qu’on s’est fait du bien
et qu’en bout de compte c’était l’amour
même si parfois on se demande
alors, à un de ces jours
c’était moi, pour toi

SE FAIRE UN CINÉMA, Diptyque - Montréal 2015 et Paris 2003

SE FAIRE UN CINÉMA, Diptyque – Montréal 2015 et Paris 2003

12 réponses à Sous le ciel

  1. gilles l.

    Je ne sais pas pourquoi mais cette lecture m’a remis en mémoire le film de Claude Lelouch qui m’avait tant touché à l’époque : Un homme et une femme.

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  2. C’est toujours un plaisir de voir paraitre un de vos textes, Caroline. Mais celui-ci particulièrement. Il s’en dégage un parfum particulier, suave et apaisant, illustré à merveille qui plus est.

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  3. Douce voyage dans mots; lonely voyage in the image, I think in the feeling when somebody thinks about the past; also that feeling of extreme sadness when ones sees him/herself in third person; and finally in the fact that nobody else can experience the road of life seeing it but only walking personally across it. Merci, Caroline )

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  4. jérôme

    Comme ‘vy, je pense à « l’écran noir de mes nuits blanches » de Claude Nougaro. Mais ton texte et ton image ont leur singularité. Tu sais écrire avec des mots simples

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