Morsures

du moment que je goûte aux morsures du vent
j’me rirai tant que j’peux des morsures du temps

moi qui m’aime légère
et qui me cabre
encore
quand je sens s’enfuir les vents chauds
si vous l’aviez vu 
ce manteau
beau manteau blanc des derniers jours
venu abrier ma ville

et là maintenant
ce matin de froid polaire
dessous le ciel
qui a bleui
et les pans de lumière
sur les rues déjà sales

j’entends le bruit d’la déneigeuse
et je pense à la montagne
où la blancheur pourra vivre

et la fournaise qui repart
ça fait combien d’fois aujourd’hui
et moi tout à l’heure
et quand même
j’irai mettre le nez dehors
vers le frimas dans mes narines
les brûlures sur mes joues
et le soleil qui danse

et pour la femme au manteau noir
c’était hier dans le métro
sur l’autre quai
j’la trouvais belle assise là
et je résiste pas
j’essaie même pas

8 réponses à Morsures

  1. 'vy

    « abrier », j’me suis dit d’abord encore un coup du correcteur, et puis suis allée chercher. Et vlan (tu remarques que je ne clanne pas, moi), point du tout, c’t’un mot de plus à ajouter au vocabulaire qui me rapproche de toi, et pour le coup c’est toi qui me mords, je pourrais te reparler de l’ensongement et comment c’est moi qui gagne un point, parce que la langue, hein, niveau ensongement, on fait pas mieux.
    Elle (ap)parait rousse ta dame, je leur trouve un charme fou aux femmes rousses avec leur soleil dans les cheveux. Moi non plus je ne résiste pas au beau, oh hé, on va pas se priver.
    Les morsures du temps, laisse-moi rire avec toi, tant que les vents nous mordent nous danserons avec le temps. Ouais, tout comme le soleil, on dansera.
    Tu sais ce qu’on attend maintenant, de poser nos yeux sur ta montagne blanche. Couvre-toi bien quand même, t’allumes pas trop le nez.
    (bon, faut que j’m’occupe de toi chez moi, maintenant, quelques comptes à régler)

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  2. Moi aussi, j’ai appris un mot, comme ‘vy. Et tous les autres mots ont fait ressurgir en moi cette sensation que tu décris si bien, quand je me levais l’hiver, près de Chicago et que je découvrais ce matelas de neige déposé durant la nuit, les déneigeuses qui s’affairaient dans la rue, et le vent féroce qui te perce quand tu finis par sortir malgré tout, et qu’il fait moins quinze.

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  3. ..et quel plaisir de retrouver tes mots, comme cela, au réveil…de sentir un peu de ce manteau blanc qui manque ici, de déguster ce manteau noir, de rire des morsures du temps, de se jeter dans celles du vent..merci belle Caroline..

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