Je m’étais dit que j’hibernerais pendant deux jours. Qu’il ferait si froid que je pourrais me lancer à fond dans l’écriture sans que l’air du dehors ne m’appelle. Mais je m’étais trompée.
Quand j’ai vu le ciel ce matin, le soleil qui plongeait, la blancheur qui brillait, j’ai su. Su que je me donnerais à ce fouettage hivernal, à ce moins trente de ressenti, au vent insoutenable. J’ai téléphoné à Anne. Elle était partante. « On vise l’avenue du Parc? »
Le long de la voie ferrée, les yeux à moitié fermés par le coupant des rafales, on a presque viré de bord. Mais l’excitation était déjà trop grande.
L’intensité m’attire, je le vois bien. Du moins celle de l’hiver fou. Peut-être même que plus il est fou l’hiver, plus je l’aime. Une chose est sûre, après deux heures dans ce froid-là, mon corps me croit quand je lui dis que je veux vivre.
* Photo prise aujourd’hui aux abords de la voie ferrée, dans le Champ des Possibles (Mile-End).
Voilà bien un froid mordant qui… dans lequel mordre nous éveille ! C’était courageux d’y passer deux heures. Perso, je ne crois pas que j’aurais pu tenir aussi longtemps. 🙂
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Ça mord, oui. Et faut bouger surtout, et être habillé comme un ours. Sinon, et tu le sais comme moi n’est-ce pas, on joue avec le feu…
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Que j’aime cette énergie, ce tourbillon de vie qui agit comme un aimant puissant. Partante, comment ne pas l’être avec toi si intense ? Le froid cinglant est encore dans tes mots fous de la liberté et du bonheur qui irradient jusque ici. Merci pour cette bourrasque du petit matin, sais-tu à quel point ça met en forme ? Je te le dis.
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Et si moi, au p’tit matin des coeurs qui dansent, j’arrive à réchauffer, ne serait-ce que d’un degré, le bout de ton petit orteil ou un p’tit recoin de ton âme, alors là, non mais là, merci la vie.
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Soleil, froid, neige fraîche … une nécessité à être que le vent malicieusement questionne !
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Oui, le vent. Joueur et malicieux, n’est-ce pas.
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Moins 30 !! est-ce possible seulement? Ça doit être si froid que ne reste que la chaleur du corps pour se sentir vivant, pas possible de parler ni de penser, ébloui par un bleu congelé et une neige si blanche qu’elle épure l’âme. Merci Caroline pour ces sensations inconnues de moi.
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Oui, Dominique, non seulement c’est possible, mais ce matin, le ressenti est de moins 34 sur Montréal. Je n’irai pas loin aujourd’hui, je mettrai le nez dehors une quinzaine de minutes peut-être, question de goûter un peu… mais je rentrerai vite. J’ai eu, hier, tout ce dont j’avais besoin.
Tiens, pour te mettre au fait de ce dimanche, je te copie un bout de l’avertissement météo provincial du matin : « Le refroidissement éolien atteindra des valeurs entre moins 38 et moins 50 ce matin et dans la nuit de dimanche à lundi sur certaines régions du nord et de l’est du Québec. »… Eh oui, c’est ça le Québec… quelques jours par année, du moins.
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j’aime le « refroidissement éolien », si peu employé par chez nous, un peu de poésie pour affronter ce froid polaire
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Tellement de choses dans cette photo. Elle me ramène à mes propres souvenirs, un moment précis, finalement pas si éloigné de chez toi, en distance, un matin d’hiver au Kansas. Et ton texte, si juste…
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Un merci bien ressenti, Philippe. Et chaleureux aussi.
Directement de Montréal… où il fait moins trente-quatre ce matin, juste de l’autre côté de ma fenêtre…
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moi ce sont les +30 qui m’attirent……..irrésistiblement……hihihi………mais tes mots brûlent de tant d’énergie que c’en est infiniment *stimulant*!……..mmmmmmm
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Moi aussi, la louve, j’aime les + 30. Même lourds et humides. Même que si j’avais à choisir entre les deux, je n’hésiterais pas une seconde. Je sais cependant qu’il m’arriverait de m’ennuyer du froid de l’hiver. De ce qu’il a d’intensément énergisant. Et te connaissant un peu, toi qui aimes tant les forces vives de la nature, je pense qu’à force d’y vivre et de l’apprendre, tu y aurais trouvé ton compte toi aussi…
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pas sûr, caroline car j’ai aussi eu souvent des -20, voir, -27 sur le plateau langrois et des 50cm de neige…..et le problème c’est que je souffre trop ds le froid (avec des vêtements adaptés, le visage ne peut être couvert) alors que même par grosse canicule, mon corps se régule…..
me suis toujours dit que je n’irais jamais au canada en hiver et vu ce que m’en disent mes amis de là-bas (et qui aiment!), ça ne me fait pas envie….glaglagla……il n’y a que les photos de neige que j’aime! hihihi
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J’ai marché dans le froid et la neige de ton texte et de ta photo, y ai respiré le bleu, ai laissé mes pieds s’enfoncer, mon énergie près de la tienne s’en est trouvée décuplée, merci pour cet élan, Caroline, ça m’a fait un bien fou.
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Au tour de tes mots de me faire l’effet d’un élan. Du bien, oui. Merci, Anne.
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J’ai connu moins 22 (mon record personnel) et ma foi, c’est assez vivifiant. Il y a une forme d’exaltation dans ce froid incisif, sous un ciel d’un bleu intense et la neige qui craque sous les pas. Maintenant, deux heures, j’aurai sans doute renoncer avant mais qui sait, en ta compagnie…
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Oui, l’exaltation. C’est le mot juste. Et avec mon amie Anne, on se pousse à la chose. Notre amitié prend alors la forme d’un coup de pied au derrière – quand ça demande un brin de courage mais qu’on sait que ce sera bon et exaltant, on se téléphone. On fait ça depuis plus de quinze ans elle et moi, se tirer l’une l’autre vers les joies du dehors, quand le vent, malicieusement (pour reprendre le mot de Gilles), vient nous mettre au défi. Vivifiant, oui. Mais faut y mettre un peu du sien, évidemment. Et puis si on rit un peu, ça réchauffe.
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..on y sent ce froid dans ta photo, on y sent cette vie dans tes mots…pour tout ceci, merci..
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Et pour ta présence, là, et ton regard posé… merci.
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On peut venir ?
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T’as tout ce qu’il faut?
Pour le bas : sous-vêtements, pantalon, et survêtement techno de ski.
Pour le haut, trois épaisseurs bien réfléchies sous le manteau – et il faut déjà que le manteau soit bien chaud…
Pour les pieds, ça te prend des bottes bien doublées. Y a rien de pire qu’avoir les orteils gelés…
Et les mains, autant que possible, pas trop souvent sorties des mitaines pour prendre des photos…
Et la tête… bien au chaud celle-là. C’est essentiel. Avec une belle rondelle, de fourrure ou autre, qui dépasse vers l’avant, des deux côtés de la tête… pour déjouer au moins un peu le vent…
Alors, tu viens toujours? Je t’avertis… il fait moins trente-quatre ce matin ici…
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J’arrive, en fait j’emporte ma couette bien cousue autour de moi, c’est ça 😀
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T’as réussi à me donner envie d’être à Montréal à -30, faut le faire. Je t’aime toi. Vivante toi.
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Et moi et moi, tellement je t’aime.
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sans doute la meilleure facon de vivre l’hiver (mais pas pour moi) 🙂
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Pas trop souvent quand même… des froids aussi extrêmes, j’veux dire. J’en profite pendant que ça passe, disons. Et comme tu le sais, ça dure pas… en général… ;o)
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fol hiver froid qu’on aimerait apprécier comme toi !
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Disons que c’est en grande partie la rareté de cette intensité qui la rend si désirable à mes yeux. Trop souvent, trop longtemps, je finirais par la trouver moins drôle. Dans le cas du froid extrême, c’est vraiment une question de dosage… Quelques jours par hiver, ça me va parfaitement bien.
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