ma ville est une forêt
ma vie aussi
j’y marche
dans l’une comme dans l’autre
une manière de promenade
dans les rues de mon âme
amoureuse que je suis
de l’errance
et de l’insondable cadence
du temps et des choses
chaque jour sans prière autre
que celle que j’entends
dans le souffle du vent
∼
PHOTO : ELLE QUI MARCHE – Hier, dans mon quartier
La forêt pour univers… et on y trouve alors ton atmosphère, ton parfum, ta lumière ou clair obscur, tes ombres… c’est beau
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Jolie texte pour une belle foret et son ame. Merci Caroline 🙂
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Je m’incline avec admiration, teintée de jalousie, et m’en retourne à mes dessins. Merci infiniment, Caroline, pour vous exprimer si gracieusement !
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Oui c’est bien ainsi que je te sens. Merci!
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quand je te lis, quand je vois ces images, je me sens soeur d’errance…et ça fait tant de bien…merci, belle caroline
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Doux écho qui résonne de ville à ville, de coeur à coeur, par-dessus les océans …
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J’aime dire et surtout penser que « je me voyage », comme l’a si joliment exprimé Julia Kristeva.
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J’aime ce parallèle entre la forêt et la vie, l’image m’aide. merci Caroline
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et le vent souffle à l’oreille « on aime tes mots, tes images, Caroline »
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∼
Ma ville est une forêt souterraine,
ou c’est tout comme.
Je marche dans des rues étroites
qui n’en finissent pas.
Il y a des arbres en béton
qui portent plein d’étages.
Les gens vont et viennent
avec des parapluies,
un peu comme des champignons,
qui se pressent dans l’ombre.
Il y a des escaliers qui montent ,
d’autres qui descendent.
Ils n’arrivent pas à se décider .
Des feux de couleur à chaque carrefour,
pour faire joli aux croisements.
La lumière zigzague entre les façades,
et finit par être bue par les trottoirs.
Les enseignes clignotent dans les flaques,
on n’ose pas y poser le pied,
de peur de briser leur reflet.
De la vapeur flotte , indifférente:
un rideau horizontal qui attend l’annonce à la radio
» après dissipation des brumes matinales ».
Il y a aussi des petits tramways rouges
dont on peut deviner le parcours,
aux rails parallèles, et avec plein de voyageurs
serrés contre les autres comme s’ils se connaissaient
( ce qui est peut-être le cas ),
et qui se découpent en silhouette
dans les vitres grises.
Tout un bourdonnement,
mais qui n’a rien de celui d’une ruche,
donne la réplique au vent.
On n’y fait pas attention;
tout le monde parait bien trop pressé
d’aller travailler, pour s’en retourner le soir
avec des cernes sous les yeux.
Il faut établir un plan pour boucler la journée,
avoir fait quelques courses,
sans rien oublier pour bientôt retourner
dans son appartement.
On a garé la voiture, non sans difficulté,
ou arpenté quelques rues
depuis la dernière station du métro.
Il faut que je pense pour demain
à cirer mes chaussures:
La ville est une forêt souterraine
ou tout comme.
Il n’y a pas de racines
ou du moins on ne les voit pas,
mais il faut faire attention où on met les pieds.
Ce n’est pas vraiment la question de l’obscurité,
mais tout le monde doit arpenter
les grandes rues qui n’en finissent pas,
pour aller travailler.
On ne ne pose même pas la question,
on ne lève pas le nez.
Il y a seulement les touristes
pour regarder tout çà
d’un oeil étonné.
On se demande même comment
j’ai pu écrire tout ça.
Peut-être que je l’ai rêvé.
–
RC
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