La rue est à moitié neige, à moitié pluie. Les choses passent, chacune à leur manière. Le ciel est blanc, les arbres nus, et mon cœur penche vers la saison qui vient. Comme vers un amant trop longtemps parti.
Et les mots qui s’y mettent et m’échappent eux aussi. C’est normal, que je me dis. Ils aiment pas qu’on les mette en laisse les mots. Pas ceux qui me font rêver.
Je les aime sauvages, les mots. J’aime penser qu’ils ne se laissent pas caresser par n’importe qui. Qu’il faut les apprivoiser. Qu’ils sont furtifs et suspicieux. J’aime les savoir libres et bohèmes, les mots. Capables d’autant d’amour que d’humeur, d’autant de vent que de mer.
Je cours un peu ces jours-ci. Après eux comme après moi, sans doute. C’est la fin de l’hiver. Et puis Gaby, qui en arrache. Et d’autres gens que j’aime.
Mais quelle que soit la raison de leur fuite, que ce soit moi ou l’instant du monde, je continue de les aimer. Et de les vouloir libres et sauvages.
ENTRE NEIGE ET PLUIE – 27 mars 2017, Montréal
Si j'étais un arbre 
J’ai un grand privilège, Caroline. J’ai vécu, une fois, quelques minutes, un quart d’heure tout au plus, sans avoir accès conscient à aucun mot. J’étais très conscient, me souvenant que j’avais eu accès aux mots, continuant à penser, à réfléchir. J’étais incapable de lire, de parler, de comprendre ce qu’on me disait, mais je continuais à penser, réfléchir, planifier. Je me souviens m’être concentré pendant cette période sur le concept de maison sans retrouver le mot. J’aime les mots et j’aime qu’ils restent à leur place ! Merci pour cette expression sensible, Caroline, et un tout bel après-midi à vous.
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j’aime beaucoup les mots moi aussi, et là ils sont si bien agencés que l’on entre avec toi dans ton rêve, merci…
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Tante Mimi et ses 100 ans en arrache un peu aussi et la solution ressemble à un début de perte de liberté compensée par plus de petits soins.
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Belle ode aux mots, merci Caroline
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belle des mots, douce des mots, tendre caroline…
ici mon cognassier m’a offert sa première fleur, alors, doucement, je te l’envoie…
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L’instant est si petit et pourtant tellement gonflé des mots du monde… mais…
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Tu les aimes et ils te le rendent bien, belle amie !
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