pour A.
je laisse aller les choses
c’était long, qu’il me dit
il faut nos âmes coulantes
pour que la peine passe
celle que j’aime s’est perdue
il y a bien des années déjà
entre notre lit et l’oubli
nos grands jardins se sont défaits
comme un tissu qui ne tient plus
elle a oublié les accords
même ceux-là qu’on jouait ensemble
au fond, dit-il
c’est la musique qui décide
mais là tu vois, je n’ai plus peur
le temps a passé tant de fois
que je ne lui résiste plus
ça n’a jamais servi à rien
la lumière passe à travers tout
du plus petit à l’immense
et puis je m’éteindrai, dit-il
comme ce nimbus qui se meurt
la vie se repeindra d’elle-même
dans son grand ciel mystère
parce qu’on n’est jamais que soi
pareils aux notes et aux nuages
et de moi comme d’elle
il ne reste déjà
que l’écho
et un long filet blanc
∼
Photo : RUELLE DE FIN D’HIVER * 6 avril 2018 * Rosemont – Petite Patrie
Un café qui dure est un café qui n’est plus bon. Alors vive le café qui ne dure pas ! Bises, Caroline.
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Tudieu sont-ils beaux ces mots-là ! Du lâcher-prise érigé en art des mots !
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Si beau ces mots, et pourtant… je n’ai pas ce courage, alors me reste l’admiration.
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How you can cast light on pain for its redemptive necessity — its beauty. Thank you. Love to you and all that flows through you and around you.
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