Au lendemain, mon coeur

Je ferme les yeux. L’eau. Le ciel. Y être encore.
Il y a les fleurs pourtant. Et elles sont restées belles.
Je marche de la cour à ma table de travail. Vers mes mots de là-bas.
Façon de regagner la rive.

petite branche d’hier
carbonisée
et l’herbe mouillée du matin

les nuages glissent, paisibles
rien qui ne résiste aux caresses du vent
ni moi non plus

et la brillance qui dure
entre le ciel et l’eau

tout ce temps à vouloir
et pourtant
tout ce déjà qui se donne

petite marée
jusque dans mes veines

et le rire du huard
de l’autre baie, peut-être
difficile d’être sûre
c’est si vaste ici
et l’écho est trompeur

l’écho
mais pas mon coeur

Photo : LES PIEDS DANS L’ONDE VIVE, 15:30 – Lac Kénogami * Septembre 2018

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