Les heures claires

Je léchais la portée et elle vaquait au reste.
Aux grandes fenêtres, par exemple.

Après les perles viennent les cernes. Forcément la poussière.

Le soir sous les réverbères,
on étirait le bras en écartant les doigts.

J’y ai vite convié la chair. Et plus tard, la poésie.

Il pleut des fleurs sur ma ville. Lune de mai.
Je passe du temps dans mes carrés plantés. Et je brûle des lettres.

Photo : LES HAUTS LIEUX DE L’ENFANCE * Mai 2025 – Montréal

Instans (qui serre de près)

Une petite araignée tendre.
Belle comme je la vois, dans la vigne vierge qui débourre.
Qui attend là sans rien attendre. Rien qui n’y soit déjà.
Et les enfants qui jouent. Et les enfants qui dansent.
Je n’aime pas la morale. Je n’aime pas la leçon.
Pas celle qu’on fait ou qu’on reçoit.
J’aimais mon père qui le savait. Ma mère qui ne s’en souciait pas.
Ce qu’on devient à force d’être.
Les arbres devant sont magnifiques. Si hauts par-dessus les maisons.
Les flaques font rebondir la pluie. L’air s’est refroidi un peu.
J’entends des avions dans le ciel.
Chaque jour se verdit. Et mon coeur se gonfle.

Photo : BONHEUR DE PEAU – Mai 2025 * Montréal

Promissa

Le vert prend le dessus, tendresse quand tu me tiens.

Jeudi près du collège, quand j’ai lu le mot glabre sur l’étiquette d’un marronnier, j’ai cru que ça voulait dire triste. Et là, je repense aux promesses. À celles qu’on me faisait quand moi je ne demandais rien. Comme s’il était obligatoire dans la mécanique des jours que les choses mènent quelque part.

En même temps, l’amie a vu. Mon dépareillé de souliers. Ou la mémoire de l’enfance venue taper du pied.

Petit pommier, m’aimeras-tu ? Mais pourquoi pas, qu’il me répond.

Photo : PRINTEMPS COTILLON – Mai 2025 * Montréal

No more posts.