Over and over

envoie-moi une fausse note
que je l’attrape

j’ai l’habitude
de m’assoir entre mes amours
pour en perdre le sens
et faire tourner le jour

allez vas-y, une fausse note
pour que ça claque doucement
un air tout croche avant l’averse
on se lavera le coeur ensemble

et là, tu vois
le ciel est parfaitement doré
je prendrai tout de cette beauté
qui fait tomber et retomber

en amour over and over

on finira par terre ensemble
juste pour rire
à faire grincer les vieilles portes

et là, tu vois
le ciel devenu rose
et derrière la maison devant
le soleil qui s’en va

Photo : LA BELLE ÉLÉGANCE – Dans l’arrondissement Ville-Marie, Montréal * Fin novembre 2017

Le paradoxe de la fêlure

Il y a le Bangladesh. 

Et puis il y a ce fond de nuit et d’ombre sur tes ailes,
cette fêlure qui étrangement te rend encore plus belle. 

La grandeur du mystère n’a d’égale à mes yeux
que celle du paradoxe.


Photo : 17 h 51 – Viaduc Papineau * 23 Novembre 2017 

Et les chemins qu’on croyait prendre

ce sera encore pour l’aventure
des noeuds à faire et à défaire
avec toujours
un ciel en réserve
où se noyer un peu

et pour l’ardeur et le désir aussi
avec la faiblesse qui danse
et toute la force qui l’abime

dans la musique que fait l’automne
tu peux venir
je mettrai d’ la soupe à chauffer

je t’aime encore, t’aimerai toujours
malgré nos longs détours
et les chemins qu’on croyait prendre

Photo : LA BELLE ERRANCE – Hier, sur Sherbrooke * Montréal 2017

Neige et chocolat blanc

carolinedufourprenebw

Quand mon gros deuil du moment est celui d’une saison et que celle qui se pointe est chargée de magie, mon droit de me plaindre prend le bord.

C’était ce matin, devant chez moi. Je venais d’ouvrir le rideau.

Je mentirais si je vous disais que j’attends ce jour-là avec impatience. Ce qui est vrai, par contre, c’est que quand il arrive, j’ai toujours un frisson de plaisir.

Photo : BLANC FONDANT – Par ma fenêtre, ce matin * 19 Novembre 2017 

À mesure que le soleil bouge

Les jours.
De plus en plus courts.
Et la pluie.

Et les heures aussi.
Qui ne disent rien d’avance.
Sinon que les nuages vont. 
Pareil à l’ombre sur l’asphalte à mesure que le soleil bouge.

J’embarque encore, souffle-t-elle.
Pour autant que ça continue.

Photo : MON SAC DE PRÉDILECTION ou LE PARAPLUIE DE TANTE DENISE (autoportrait) – Hier, rue Beaubien * Novembre 2017

Sinon que je t’aime

un petit espace
tout petit tout petit
entre toi et le silence
un bout de ville
où tes pieds dansent
c’est déjà un pavillon
où y trouver la mer
une peinture
où te bercer
sans trop d’urgence

la ville t’aime
et tu y es belle
vois comme tu y es belle

pour le reste
je ne sais pas
surtout pas l’automne

sinon que je t’aime

Photo : C’ÉTAIT HIER – Rue Duluth * Novembre 2017, Montréal

Et verse ma solitude

ce sera doux de perdre pied
d’être cette pupille
qui aimait trop les roses
et l’amour, surtout l’amour
comme on aime une rivière

pour tous ces matins qu’on invente
et qu’on laisse mourir d’avance
la faim qui reste entière

et verse ma solitude
dans ses élans brouillons
comme l’envers barbouillé
d’un hiver sous la neige
rien de triste ni de géant
qu’une graine tendre
au hasard fou des forces vives

Photo : PLUIE ET RÉVERBÈRE – Novembre 2017 * Bassin du Parc Lafontaine

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