Par la fenêtre, des fleurs me disent
que le gel n’a pas encore touché ma ville.
Et les feuilles s’accrochent.
Il y a tellement de beau
que j’oublie souvent l’existence
de ces hauts lieux et autres planques
où l’on forge des plans sordides
pour asservir les malheureux et les trop-doux.
La soif de dominer m’est si étrangère.
Il y a tellement mieux à faire avec la vie et le temps
que de fabriquer de la misère.
Comme marcher sur une grande rue le soir tombant
pour aller voir quelqu’un qu’on aime.
S’arrêter en chemin contre un gros arbre pour attraper une image.
Le matin d’après, faire un bol de gruau à une petite fille qui vient de se lever.
Et puis regarder dehors, en se disant qu’on a de la chance.