De béton et d’âmes

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Malgré son immense folie, j’aime cette faune humaine et bétonnière.
Cet essoufflement des âmes vers l’inconnu.

Et c’est souvent quand je marche, mon p’tit canon à la main,
que cette effervescence prend un sens pour moi.
Pouvoir la regarder de l’extérieur, la voir sans trop être vue.
Et tout ça sur fond d’arbres, quel luxe quand même.

Juillet est presque là.
Il fait trop gris encore. Et trop froid pour parler d’été.
Mais Montréal, elle, est toujours aussi tranquille.

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Ressac

Retour violent des vagues sur elles-mêmes
lorsqu’elles ont frappé un obstacle.

Combien de ressacs plus ou moins violents
ai-je donc vécus sans jamais y mettre le mot?
Et dire que j’aurais pu, chaque fois, penser à la mer.
Ou me souvenir des rivières.

La belle L'Assomption, juin 2013

La belle L’Assomption, juin 2013

La belle attente

Il y a l’autre attente aussi. Celle que j’aime.
Celle qui m’est presque un plaisir assuré.

Quand j’attends quelqu’un dans un lieu public,
je m’impatiente rarement.
J’arrive d’ailleurs souvent tôt à mes rendez-vous
parce que je préfère de beaucoup attendre
que sentir qu’on m’attend.

Ces moments-là d’attente, dis-je,
sont un peu pour moi comme des moments volés au temps.
Des moments où je n’ai de choix que de ne rien faire.
Où je peux paresser à souhait,
laisser mon esprit se poser où il veut,
et regarder battre le coeur du monde.

Un peu comme Gaby, je crois,
quand on va ensemble au centre-ville.
C’est lui, l’autre jour.
Je l’ai laissé seul un temps, au milieu de la foule,
pour aller régler des questions d’impôt.
Et je l’ai regardé, de loin, qui regardait le monde.
Comme je sais qu’il l’a fait des milliers de fois dans sa vie.

Un jour peut-être, je vous raconterai l’histoire de Gaby.

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La ville s’endormait…

J’aime Jacques Brel. Difficile de ne pas l’aimer.
Ils en ont fait jouer ce matin à la radio.

Mais c’est pas de ça que je voulais parler.
En fait, je voulais parler de rien vraiment.
Seulement vous montrer la ville et la montagne,
ensemble dans une autre beauté.
C’était hier soir.
On a marché jusqu’au belvédère, mon amie Nathalie et moi.
À l’heure bleue. Et sous la lune presque pleine.

Quelle belle façon de passer la soirée du solstice, qu’elle m’a dit.
En effet, quelle belle façon.

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NATALIE – Juin 2013

La confiance

Un temps dans la vie d’une amie, à peu près comme elle me l’a raconté.

Le jour où elle y mit le pied,
Julie ne soupçonnait pas le pouvoir écrasant de la chose.
Elle agissait comme elle l’avait toujours fait :
en toute liberté, sans crainte de perdre ni espoir de gagner.
Mais les murs ne mirent que quelques mois à s’élever plus haut que sa tête.
Elle en perdit le sommeil, et une grande part de sa joie.
Et tandis que l’amour demeurait son ultime ambition,
elle mit plus d’elle-même à s’occuper de lui qu’à chercher la sortie.
Jusqu’au jour où, à force de temps, elle la trouva enfin.

Parce qu’on finit toujours par trouver, me dit-elle, non?

Il y a quelques jours, à Montréal toujours...

Il y a quelques jours, à Montréal toujours…

L’usure des murs

Le temps passe, et je me cache toujours.
Me laisserai-je jamais être vraiment vue?
Forte, mais si faible aussi.
Libre, mais dans tant de prisons.

Ma vie. Ma belle fortune.
Où mes forteresses sont mes cachots.
Et mes cachots, mes forteresses.

Hier, quelque part à Montréal...

Hier, quelque part à Montréal…

Ballant et remous

Je l’ai attrapée au vol hier, à la radio je crois.
Elle m’a trotté dans la tête jusqu’à ce matin.
Mon lundi Gaby derrière moi, voilà qu’elle me revient à l’esprit.
Je ne me souviens plus de la forme exacte qu’avait cette phrase.
Seulement qu’elle parlait de l’équilibre entre s’accrocher et lâcher prise.
Une sorte de cliché, sans doute.
Mais qui prenait tout à coup un nouveau sens pour moi.

La vie bouge. Et moi aussi. J’aime.

Samedi dernier, dans l'eau de la rivière L'Assomption

Samedi dernier, dans l’eau de la rivière L’Assomption

L’attente

De vrais rayons fusent enfin sur le plancher de la cuisine.
Je vais commencer à me laisser y croire peut-être.
Depuis quelques semaines,
je jongle avec mes espoirs d’un bel été.
Je me vois mater mes attentes, les réfréner, les ignorer.
Je n’aime pas vivre dans l’attente.
J’ai toujours le sentiment d’y perdre mon temps.
Mais trop de nuages, trop de temps gris, et parfois ça y est.
Je me mets à vouloir autre chose, à rêver d’autre chose.
Ce doit être la nature humaine.
Du moins, la mienne.

Le quai de treize attentes

Le quai de treize attentes

Les géants des rues de Montréal

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J’ai levé les yeux juste à temps
pour enfin voir ce beau géant
que j’avais pas r’marqué avant
et qui, s’il pouvait me parler
pourrait peut-être me raconter
un dimanche passé dans Villeray
à jouer à’ corde à danser
chez ma grand-mère Alice Côté…

Je me suis amusée avec l’image, bien sûr.
Reste que je n’ai rien changé à sa taille par rapport au reste.
Ce n’est pas une illusion. C’est un géant. Un magnifique géant.
Qui s’élève bien au-dessus d’un duplex. Impressionnant qu’il est.
Et tiens, pourquoi pas : si vous me dites où il se trouve,
je vous envoie par la poste un exemplaire de Traces.
Pas facile, je sais. Mais drôle, non?

Ah! les beaux jours

Je te promets que tout ça passe
Tu peux continuer ton chemin
Envoyer paître les angoisses
En voyant s’éloigner le train

Oui je te jure que tout ça passe
Que les gros vendeurs sont menteurs
On compte plus les messes basses
Où ils apprennent à nous faire peur

Rue Ontario, par un beau dimanche de juin

Rue Ontario, par un beau dimanche de juin

Et mon loup puisque tu insistes
Croix sur ma vie et sur mon coeur
Peu importe le tour de piste
Les regrets font pas le bonheur

Je m’arrête là si tu y tiens
Mais sache au moins qu’avec le temps
T’auras qu’à bien soigner ton chien
Et tu riras plus fort qu’avant.

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