La part du récit

parmi les roses, certaines se meurent
que se passera-t-il si je laisse tomber la question?

Il y a l’art et la neige. Le support romanesque où se mêlent nos idées. L’histoire présentée comme une suite.

Le présent reconduit l’oubli, quelle que soit l’époque. La disparition des uns devient l’apparition des autres. Et tout change au regard de l’instant. L’amnésie est infuse. On oublie février comme on oublie l’abîme. Jamais complètement mais quand même.

L’histoire n’a pas de tête. Elle s’invente à mesure. Et se raconte sous tous les angles. On démentit jusqu’à la moelle. Puis on réorganise au parfum du présent. La part du récit. Dont chacun a sa part.

Et ce matin, même en ville, des oiseaux chantent.

 


Photo : FLAQUE – Ruelle de Montréal, 2019

Nos vents

Librement la musique. Et nos vents qui se mêlent comme autant de broussailles.
Pendant ce temps, l’hiver est clos et le printemps achève. Nos peines et nos rires monteront d’entre des nuits plus chaudes.
Sous le matin penché, on se retrouvera. Pour se reperdre encore.
Devant le ciel qui danse.

Photo : DANS UN PRESQUE SILENCE – Lac Kénogami, mi-juin 2019

Où que j’aille

à la dernière heure
j’aurai vu le pygargue
le beau noir à tête blanche
le majestueux
là-haut qui naviguait le ciel

dire qu’on se pense rois

et de nos traces en firmament
et nos coeurs sans adresses
j’abstrais ce qui joue et se chante
parce que le poids que je n’ai pas
et la mesure de ma mouvance

et du miroir des rameaux
des nœuds et de l’écorce
jaillit le sentiment
que les yeux sur le beau
ma peur de perdre cède
et qu’où que j’aille
j’aurai encore ce que j’ai vu

soufflent les vents de ma mémoire
sur les forêts et les lacs
et toute la tendresse du monde

 


Photo : ON THE ROAD – 14 juin 2019

Avant que de danser

je le dis comme la mer
qui s’éloigne et s’approche
comme le ventre qui s’ouvre
et cet ébranlement

on se verra là-bas
peut-être, me dis-tu
vivante sans te savoir
quand même je te rêve

et ma mémoire ne cherche
ni plus loin ni plus près que la mort
pas plus que les feuilles n’y pensent
avant que de danser

Photo : UNE LARME DE TEMPS – Sur la 40 * Juin 2019

L’attendu

Ça met un temps à venir.
Comme le chant des mésanges.
Une certaine attention, un cœur ouvert, un chaos qui s’ordonne.

Au milieu, la lumière sursaute.
Les épines sur les tiges boivent à fond le soleil.

Et moi et moi, oui moi.
Attendant patiemment que le moment arrive.
Cependant qu’il y est tout du long.
Aussi consentant que celui attendu.

 


Photo : DANS LA BAIE – Port Alfred * Juin 2019

La patience des mots

Tout autour du pilier d’écorce,
les images de l’éveil bravent le froid qui perdure.

L’été sera fidèle au temps.
La moisson vaudra la saison,
et l’ombre s’échouera, belle sous le soleil.

Quant à nos silences et nos mots,
ils poursuivront, inlassables,
le rêve de nous dire nos âmes.

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Photo : D’AUTRES MIROIRS – Juin 2019

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