je voulais te dire
si chaque fois je regimbe à ton approche
tu te montres et chaque fois je m’incline
la lumière qui brillait sur le brouillard
déjà au milieu du matin tu m’avais coupé le souffle
j’aurais voulu sortir Gaby
qu’il vive à fond ton air et ton soleil
mais on a dû se contenter d’une fenêtre entrouverte
au bout du corridor de l’hôpital
et je suis partie sur la montagne
en taxi pour aller vite
trois jours que j’en rêvais
c’était hier, automne
sur un temps fort de ton premier mouvement
Mois :septembre 2014
Petites certitudes sur fond d’équinoxe
Le vent est froid.
C’est sans la tuque encore.
Et la lumière d’automne.
Quand elle décline, à la fin du jour.
Je l’ai vue hier qui jouait dans les feuilles.
Et moi qui recommence à chercher des images.
La vie qui continue.
Elle est orange la vie.
Elle est bleue la vie. Elle est rouge aussi.
Je vois bien qu’elle change encore de couleurs, la vie.
Et moi avec elle.
Je sais déjà que j’en prendrais mille encore.
Des vies, j’veux dire.
Et surtout danse
Entre deux
Ils ont réparé le trottoir sur ma rue
Ils l’ont remis bien droit, le temps ne s’y voit plus
Je m’ennuie un peu du vieux, que j’dis à mon amour
Ah, mais là tu m’étonnes, qu’il se moque en retour
C’est qu’il avait son charme mon vieux trottoir
Avec ses craques partout et sa belle différence
Le neuf me touche pas trop, malgré qu’il en impose
Il fait tout comme il faut, mais il m’fait pas grand-chose
Pense un peu à ceux qui s’enfargeaient dedans, que me dit mon amour…
Hier, il a plu sur le nouveau trottoir
L’automne s’avance vite, j’ai mis mon manteau de laine
J’ai eu les doigts gelés et un sursaut de peine
J’ai pas vu passer la saison, et ma p’tite soeur s’en est allée
Les feuilles changent de couleur, que mon amour me dit en regardant dehors
Non, mais tu m’étonnes, que j’dis à mon amour.
Au moins autant
la berçante, la consolante
l’éteigneuse de grands vertiges
la belle dénoueuse
j’ouvrirais une banque
pour qu’on y dépose des manières de toi
un geste, un mot, un regard, un silence
un sourire à la volée
retirable par tous et à toute heure du temps
parce que la vie entière a besoin de tendresse
au moins autant qu’elle a besoin d’argent
sans elle, même la beauté perd son sens