je sais mon coeur qui s’allège
quand je me vois botter des cailloux
ou des morceaux de glace
et puis les beaux jours qui reviennent
faut savoir y aller de patience
mais quand même
∼
Photo : JOUER DE LENTEUR – 26 février 2018 * Montréal
même la simple esquisse d’un sourire
d’un vrai
érode les cloisons de mon coeur
j’aime ces regards
où je peux y couler le mien
comme hier
dans les yeux d’un vieil homme
qui courbé dans son manteau noir
a trouvé mon coeur au détour
∼
Photo : LA LUMIÈRE, LE SOIR – Rue St-Denis * 17 février 2018
la vie déroule son tapis
aux couleurs d’arbres et d’orbes claires
combien d’âmes rêveuses
cherchent le rouge et l’or
tu ne vois que le fil
tant du ciel gris de ce matin
que de la fille qui enjambe
l’amas de neige sale
et ce rayon qui donne tout
en passant par ta fenêtre
ne le tais pas
malgré l’oblique des regards
la journée sera belle
ton cœur a besoin de repos
couche-toi sur le jour
étends ce que tu es
rien que ce que tu es
∼
Photo : LA COULEUR DU GOUDRON – Rue Beaubien * 13 février 2018
la peau, le sang, la source
dans le mouvement des jours
et l’écorce
qui sans le chercher se forme
et protège – et la sève
qui sans y décider remonte
et les racines qui se déploient
sans vouloir pourtant rien briser
et mon coeur amoureux
de ces feuilles roses qui frémissent
dans l’hiver autrement
belles sur leurs branches
de n’avoir pu tomber
tenues comme nous le sommes
par le fil des saisons
∼
Photo : ENTRE LE FOND ET LA FORME – Diptyque (lieux de ville) * Février 2018
j’ai pris un bout d’écorce
pour que l’arbre me parle encore
et j’ai marché
avec ma main dessus
pour qu’il continue de me dire
ce qui s’oublie si facilement
je cherche toujours les mots
ceux qui nous font du bien
des mots pareils à ces choses qu’on aime
au bruit du vent dans l’arbre
au flocon sur la joue
le reste est incertain
∼
Photo : AU GRÉ DES JOURS – Parc Maisonneuve, hier * 14h36
et puis l’horloge
et les souvenirs
les abris au bord de nos pas
la neige miroite sur ma ville tranquille
et j’ai pensé à lui
son cœur perdu au milieu de la foule
il se rêvait ailleurs
dans le vent d’un matin
au bord d’un fleuve blanc
le temps nous lie et nous sépare
j’aimerais pour un moment
m’y trouver avec lui
Photo : SOUVENANCE – Hier, 16h56, Montréal
blanche blanche
et si elle était noire
juste de quoi sourire
en amont d’une rivière
et la vie qui ne tient qu’au moment
d’autant plus quand on naît du bon bord
et le temps qui repasse sans y perdre patience
et le vent sans y perdre le souffle
la lumière qui traverse
que je vois mais si peu
un jour on saura mieux
qu’il fallait manger les tempêtes
∼
Photo : GRAFIGNER LE TEMPS ET L’ESPACE – Hier soir, 17h47
ma si belle errance
et ces matins où je vacille
mon chemin de vertige
ma syllabe claire
je te sais trop maintenant
pour me rêver ailleurs
pour ça je te chevauche
avec le désir et l’espoir
que la neige sait
que le vent porte
que le ciel m’ouvre
dans cette même ville
de cette même fenêtre
dans un coin du monde
ma si belle errance
sans besoin de raison
∼
Photo : CIEL, TOIT, NEIGE, BRANCHES – Là, ce matin, devant chez moi