En marchant dans ma ville

J’ai ce rêve quand même d’une petite maison. Il est ravivé parfois par ces maisons basses, souvent un peu délabrées, le long d’une ruelle ou d’un parc. Avec des vignes vierges qui grimpent sur la brique, ou une belle vieille porte usée.
J’ai ce rêve d’une petite maison, à la campagne, avec un petit jardin. Loin de la foule, où je me réveillerais le matin près d’une rivière. Quelque part tranquille, pour rêver doucement et voir avancer la faucheuse dans un presque silence. En écoutant l’eau et les oiseaux. Et un beau violon peut-être, comme là d’une fenêtre j’en entends un qui joue.
Une petite maison, quelque part à la campagne, avec quelqu’un que j’aime, quelqu’un qui parle peu, juste le nécessaire.

carolinedufourmrja

MUR – Hier, dans le quartier Sainte-Marie

La densité des jours

si je m’éloigne de moi pour me rapprocher de vous
alors je ne le sais pas
je ne fais qu’avancer de mon mieux chaque jour
si je m’éloigne de vous pour me rapprocher de moi
je ne le sais pas non plus
mais je sais que je rêve de fuir la complaisance
et de me faire légère comme une feuille au vent
en attendant, je regarde la vie qui me mène
et je ne m’imagine pas pouvoir changer le monde – quoique j’aimerais bien
mais me préserver moi de trop de lourdeur
qu’il me soit conservé
ne serait-ce qu’un peu
juste un peu de grâce

carolinedufourfenmfsr

UN SOIR D’ÉTÉ – Août 2016, Montréal

Hésitation

carolinedufoursavbje sais ce que j’ai à faire
chaque jour j’hésite plus qu’il n’en faut
mais chaque jour qui passe je le sais
malgré tous les échos moqueurs
que je laisse danser dans ma tête
je sais bien ce que j’ai à faire
et ce n’est rien d’autre que vivre

Bercer le temps (éloge de la…)

bien sûr c’est la poussière des rues
mais l’air qui entre sent la terre battue
la pluie a fait ce qu’il fallait
et le vent un peu frais s’amuse à faire le reste

et là encore
insoumise et fugitive
me voilà qui contourne un autre champ de bataille
parce que je n’ai trouvé ni liberté ni force
ni dans les guerres de nerfs ni dans les mots cruels
ni non plus dans les blâmes qui ne savent pas se taire
n’est-ce pas la nature même de bien des reproches

à ces jeux du plus fort je jouerai la plus faible
et m’en irai marcher pour y bercer mon temps
et mon cœur, tranquille

carolinedufourdelvel

LE BEAU COUVERT – Hier, sur De Lorimier près de Rachel

La belle obéissance

la fraîcheur est chaude
et la lumière tendre sur les feuilles
et le gris du trottoir

j’ai ouvert les yeux sur le vent
qui soufflait autrement
plus fort ce matin comme s’il venait d’ailleurs
apportant l’impression que tout pourrait changer

et là encore, j’écris dans ce bruissement qui m’apaise
avec son souffle dans mon cou et sur ma joue droite

c’est un vent d’août parfait
un parfait vent d’août
qui passe et passera comme le reste
sans qu’on sache vraiment pourquoi
ni comment
car même dans sa fougue
il n’est obéissant le vent
qu’aux seules forces du monde

PHOTOS : Y a qu’à cliquer dessus pour y lire et y voir…

Nos longs jardins

par la fenêtre
les roues des voitures me chantent
qu’il pleut sur ma ville

vois mon cœur serré ce matin
parce que nos cœurs vont et viennent
et que les histoires filiales
comme toutes les histoires humaines
sont de longs jardins sauvages exposés aux grands vents
et qu’on n’emmure pas l’amour
lui qui nous montre à vivre
et à mourir un peu

et sûrement qu’il y a aussi
dans ce serrement que je sens
un peu de l’été qui s’en va

c’était hier
et là, le ciel est plus bleu que le monde
j’irai marcher tout à l’heure
jusqu’à la montagne qui m’appelle

Photo : TO LENA… GENE & GRETE PETERSON (inscrit à l’endos)
Pastel trouvé dans une brocante, artiste inconnu

Construction humaine

D’abord, j’ai une sainte horreur de la cruauté.
Je me construis autour de gens que j’aime. Je suis ainsi faite.
Et puis je sais déjà que je n’aurai pas assez de temps. Et ça, ça me crève le cœur.
Ça et de voir un enfant qui souffre.

First, I hate cruelty with a passion.
I build myself around people I love. That’s how I am.
And I already know that I won’t have enough time. And that breaks my heart.
That and to see a suffering child.

carolinedufourlectro

LECTURE DE TROTTOIR (Sidewalk Reading) – Hier soir, près de chez moi

Ce qui nous fait

je rêvais du vent
et de vous, madame
de ces années qui font le temps
et qui nous défont lentement
qu’en pensez-vous
qu’en dites-vous, madame
ai-je raison ou ai-je tort
de me rire de tout ce bagage
pour contempler le paysage

je rêvais de vous
et du vent, madame
quand une parcelle d’infini
est venue me parler de nous
comme autant d’âmes assoiffées
qui courent après leur queue pour une part d’existence
et nos corps dans l’espace qui oublient ce qu’ils sont

c’est ça, c’est tout
je rêvais du vent, madame
tout en pensant à vous

carolinedufourenrucaau

LA GRANDE SŒUR – Dans une ruelle de mon quartier, il y a deux jours

No more posts.