Quelle journée. Quelle magnifique journée.
C’était dimanche, et j’ai marché plusieurs heures avec Lui.
Octobre est là, juste après le tournant.
Et septembre s’est vêtu d’une douceur remarquable pour ce temps de l’année.
Chaleur, bonheur dans l’air et les regards, coucher de soleil classique, tout y était.
Dans ce parfum de liberté que j’aime tant.
Le parfum de cette ville.
Un parfum aussi rare que précieux.
Mois :septembre 2013
Et j’en prendrais longtemps
Il m’arrive d’avoir l’impression que je n’ai rien vu encore. Rien lu non plus.
D’avoir le sentiment aussi que je n’ai pas vraiment aimé. Pas su encore.
Ma vie s’est transformée pourtant, et continue de le faire.
Mais je me sens encore si nouvelle à la chose.
Je te ferais de la place encore longtemps mon âme.
Que tu puisses gambader à l’infini.
En attendant, gambade tant que tu peux.
Et moi, j’essaierai de te suivre.
Après la pluie, la plus grande beauté
C’est vrai que la beauté qui me parle le plus fort
est souvent dénuée d’une trop grande volonté.
Devenue ce qu’elle est sans trop forcer les choses.
Par la force des choses.
Le geste offert à l’éphémère. L’arbre qui tend vers la lumière.
Et des ouvrages en amalgame, nés de la nécessité et transformés par le temps.
Et quand la pluie s’en mêle un peu, ouf. Et re-ouf.
Allez cliquez, faites-moi plaisir. Regardez-y d’un peu plus près…
Le reste du temps
Mon beau vieux que j’aime. J’te sens si triste parfois.
Je te vois osciller, décider peut-être, entre l’ici et l’ailleurs.
Je me dis qu’il doit bien t’arriver de te demander ce que tu fais encore ici.
À part regarder la télé et dormir, te faire chauffer d’la soupe pis du pâté,
t’envoyer un gros morceau de tarte aux pommes
toujours enterré en dessous d’un tas de yogourt que t’appelles de la crème,
à part ça, je vois bien que tu fais plus grand-chose.
Avant au moins, y a pas si longtemps,
tu cognais encore du marteau de temps en temps.
Ton beau voisin d’en bas m’a dit qu’à une certaine époque,
il t’arrivait même de cogner quelques coups au milieu de la nuit.
Mais j’l’entends plus jamais maintenant.
Il avait l’air triste en disant ça. Bref, il t’en voudrait pas si tu le réveillais encore.
Avant aussi, je l’entendais souvent rentrer ou sortir,
pis j’le croisais même au parc Jarry des fois. Mais pu là.
Mon beau vieux. Mon tendre vieux. Mon oiseau rieur.
On a notre morceau de lundi ensemble.
Mais le reste du temps, est-ce que tu t’ennuies à mourir?
Deux hommes et leur aisance
Vous les voyez mal, mais les deux ont le sourire. Un vrai sourire.
Ils n’avaient l’air ni souls, ni rien. Juste heureux, à ce moment-là.
À regarder la vie, et un immense troupeau de touristes.
Et je réfléchis un peu sur ce confort qui est le mien.
Sur le vrai berceau de l’aisance.
Ce que l’on possède. Le regard que l’on pose.
Y a matière à jongler.
Mais on n’y pense pas trop,
grisés par les parfums d’une économie boulimique.
La caresse et l’aisance – Rue St-Paul, Vieux Montréal, Septembre 2013
Le juste retour de la liberté
Mot du lendemain – Je me suis exprimée ici en toute douceur sur une question d’actualité. Je comprends d’avance qu’on puisse avoir une vision différente de la mienne. Je vous lirai et vous répondrai si j’y vois une nécessité, en particulier celle de l’amitié. Mais je n’ai pas envie que ce blogue devienne un lieu de débat, et pour cette raison, je ne publierai rien dans la section des commentaires.
J’aime ma ville.
Il fait bon y vivre. Et la liberté qu’on y sent est remarquable.
Et rare sur cette planète.
J’ai vraiment de la chance de vivre ici.
Avec cette chance et les années, j’ai pu goûter à un certain humanisme.
Et j’en suis venue à déplorer l’existence des dictats, des dogmes,
et de toutes les idées qui participent au contrôle des esprits et des peuples.
C’est donc à partir de cette perspective d’ouverture et de liberté
que je me permets d’écrire aujourd’hui que de demander à quiconque
de choisir entre deux choses n’a pour moi rien d’outrageux.
Chaque jour, la vie nous demande de choisir.
Et d’assumer les conséquences de nos choix.
C’est le prix de la liberté. De celle que je connais, du moins.
Dans cette histoire, personne ne martyrise ni ne tord de bras.
Si quelqu’un tient mordicus à une chose
et que la choisir lui ferme l’accès à une autre,
où est l’outrage, je me le demande.
Dès que l’on vit une vie, on en délaisse une autre.
On apprend à nos enfants à faire des choix et à assumer leurs conséquences.
Personnellement, je vis tous les jours avec les conséquences des miens.
Et je m’imagine bien mal crier à l’outrage.
Brume de septembre – Avenue des Pins, le mont Royal en arrière-plan (2013)
Les journées grises
Il y en a, bien sûr.
Des journées plus grises, j’veux dire.
Avant-hier, prise d’un urgent besoin de m’aérer l’esprit,
je suis partie profiter de ce que la pluie mouillait la chaussée
pour aller prendre un peu d’air avec mon petit canon.
J’ai marché plusieurs heures, pour m’aérer aussi le coeur.
Parce qu’il est souvent plus long à apaiser celui-là.
Et c’est comme ça que les contrastes offerts par l’eau ruisselante
m’ont permis d’oublier un peu ce qui avait noirci le jour.
Fin d’après-midi, rue Prince-Arthur, Montréal – Septembre 2013
Pour que nos coeurs se posent
Lundi matin. Le deuxième de septembre. Ça sent l’automne.
Et là mon coeur, qui s’habille déjà de patience.
Parce qu’il sait que l’hiver s’en vient.
Et qu’il sera beau l’hiver, tout beau comme il sait l’être,
mais qu’il faudra jouer de plus d’ardeur pour danser sa danse avec grâce.
En attendant, la belle émeraude a déjà enlevé ses souliers.
Elle qui s’en va toujours trop vite, emportant avec elle
les portes ouvertes, le bruit du vent dans les feuilles,
les brises tièdes, les journées longues.
Moi qui aime tant danser avec elle, j’attendrai son retour.
Le p’tit soulier rouge
Rue St-Hubert, Montréal – 4 septembre 2013
Voici une rue où les gens abondent pourtant.
Mais où ils ne se parlent pas pour autant.
On entre, on achète peut-être, et on sort.
Et d’une porte à l’autre, on marche souvent sans rien dire.
Ici et là, si je suis à l’affût de la chose, il arrive que j’attrape un sourire.
Mais rarement plus. Ce qui me rappelle l’autre jour.
Je remontais une rue tranquille de Rosemont en revenant de chez ma mère.
Je portais pour la deuxième fois des souliers que j’ai achetés trop petits.
À l’aller, le gauche m’avait blessé l’arrière du pied. Une ampoule.
Je l’ai ôté au bout de quelques pas en me disant
que j’allais faire attention aux débris sur le trottoir.
Je trottinais donc doucement, mon p’tit soulier rouge à la main,
quand une dame qui marchait dans ma direction s’est adressée à moi.
– C’est la nouvelle mode?
J’ai souri.
– Tout à fait.
Arrivées au même endroit, on a parlé un peu.
De rien. De souliers trop petits.
Une femme si différente de moi qu’elle en était fascinante.
Et si pareille que ça m’a fait du bien.
La beauté n’empêche rien
Un écho pour ceux et celles
qui ont été interpelés d’une même manière
par mon dernier billet…
et si je vous disais du vent
que sa musique dans les feuilles
est pour moi l’une des plus belles,
me reprocheriez-vous de taire
qu’il souffle parfois tellement fort
que sa portée devient cruelle…
de même si je disais du ciel
à quel point sa beauté m’emporte,
me faudrait-il vous dire aussi
que celle de la terre me transporte…
En roulant sur la 15 – Fin août 2013
En passant, merci à vous qui me lisez.