Rue St-Hubert, Montréal – 4 septembre 2013
Voici une rue où les gens abondent pourtant.
Mais où ils ne se parlent pas pour autant.
On entre, on achète peut-être, et on sort.
Et d’une porte à l’autre, on marche souvent sans rien dire.
Ici et là, si je suis à l’affût de la chose, il arrive que j’attrape un sourire.
Mais rarement plus. Ce qui me rappelle l’autre jour.
Je remontais une rue tranquille de Rosemont en revenant de chez ma mère.
Je portais pour la deuxième fois des souliers que j’ai achetés trop petits.
À l’aller, le gauche m’avait blessé l’arrière du pied. Une ampoule.
Je l’ai ôté au bout de quelques pas en me disant
que j’allais faire attention aux débris sur le trottoir.
Je trottinais donc doucement, mon p’tit soulier rouge à la main,
quand une dame qui marchait dans ma direction s’est adressée à moi.
– C’est la nouvelle mode?
J’ai souri.
– Tout à fait.
Arrivées au même endroit, on a parlé un peu.
De rien. De souliers trop petits.
Une femme si différente de moi qu’elle en était fascinante.
Et si pareille que ça m’a fait du bien.
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