Un samedi matin de fin d’été.
À Montréal la tranquille.
Tout va comme d’habitude autour de moi.
Le bruit dans les rues. Et tout le reste.
La vie qui coule sans trop d’urgence.
Un journal ouvert et moi qui m’demande
ce qu’on dira un jour de nous.
De cette époque.
Où l’on vivait comme l’on vit.
Ambition. Matérialisme.
Culte du corps. Individualisme.
Guerres de religion. Attaques chimiques.
Que perdus quand même nous étions.
Un peu, ou beaucoup.
Mois :août 2013
Se balancer dans le noir
pouvoir jouer dans la pénombre
sans peur aucune
les pieds sales
sur la terre encore tiède
Et ce matin encore je pense à ces enfants
… qui ont l’air de dormir mais qui ne dorment pas…
et à l’obscurité qui loge dans l’esprit des hommes
tellement qu’ils sont aveugles à ce qui compte vraiment.
Le bonheur aussi joue à la cachette
La belle voisine et son heureux bazar
Être ensemble
Petits plaisirs béton
J’aime nos viaducs.
Ou plutôt, j’aime passer dessous en marchant.
La lumière y joue toujours.
Et c’est d’autant plus excitant
s’il y a quelqu’un dedans.
Quelqu’un de beau, de sexy, d’heureux.
Ou de malheureux peut-être. Qu’y sais-je.
Quelqu’un dont il se dégage quelque chose.
Le béton sans personne n’est quand même que du béton.
Bref, les viaducs savent être beaux.
Mais plus encore avec des gens dedans.
Un homme de peu de mots
Bucolisme
J’ai eu envie de ce mot.
C’est lui plutôt que son usuel confrère adjectif
qui m’est venu naturellement en regardant cette photo.
Et je découvre, à ma légère surprise, qu’il n’est pas au dictionnaire.
Pas plus que ne l’est le verbe bucoler. Dommage.
Or, si vous me demandiez ce qu’en serait la définition exacte,
je vous retournerais la question en vous demandant
laquelle serait selon vous à retenir parmi les suivantes,
ou si ni l’une ni l’autre ne vous sied, laquelle proposeriez-vous?
Bucoler
1. Boire la vie à grosses gorgées.
2. Trouver la vie belle envers et contre tout.
3. Être saoul d’amour pour la vie.
4. Être naïf au point de penser que la vie peut être belle malgré tout.
Je bucole, tu bucoles, nous bucolons, elles bucolent…
Souvenir de Londres
De chalets et manchots
J’ai découvert un nouveau verbe.
Peut-être l’avais-je ouï déjà, mais voilà qu’aujourd’hui je l’aime et m’y attarde.
On dit de lui qu’il est défectif… qu’il ne s’emploie pas à tous les temps possibles.
En voici donc, pour votre grand bonheur je sais, les conjugaisons d’usage :
Il chaut
Il chaudra
Il chalait (mon préféré)
Il chaudrait
Qu’il chaille
Chaillant
Et à l’infinitif, chaloir.
J’aime. Et je m’essaie.
Euh… Peu m’en chaut si l’on m’aime…
Hum. Non. C’est trop faux.
Alors j’irai ainsi : Il m’en chaut que l’on s’aime.
Voilà. Je sais pas si c’est mieux, mais c’est beaucoup plus vrai.