je te donne
exprès
comme on sert le café dans un matin à deux
tout ce que j’ai de mieux
le reste m’échappe
je souffle sur les draps
dans la beauté des heures
et sur mon chemin courbe
d’arbre et de dissidence
je cherche la tendre foule
derrière nos solitudes
et si j’aime le lac
et m’en ennuie, c’est vrai
la lumière sur la neige emporte ma langueur
il ne reste que le doux
de ma nostalgie de l’été
j’aime tant qu’on sache faire la gueule
aux mauvais rendez-vous
et les flocons qui tombent, là
sur le rythme
comme s’ils entendaient la musique
le ciel est rose au moment où j’écris ces mots
tout ça ressemble à l’important
au bel instable et aux grands vents
à ce qui tourne malgré nous
∼
Photo : ROSÉ D’HIVER – Rue Beaubien, hier soir, dans un ressenti de -35 °C