Les heures

un enfant, tête baissée, qui traverse la rue
un oiseau sur la branche basse
un sentiment diffus
et sous le bureau mes pieds nus, encore froids

la souche devenue légère
emportée par les eaux
et dans la terre après la vague
un trou béant

je pense à la pluie et au vent
à ce qui change infiniment

et à ton âme
qui a touché la mienne

on devient ceux qu’on a aimés

 


Photo : AUTOPORTRAIT ROSACÉ – Avant-hier, rue St-Vallier * Montréal 2019

Sur le chemin

Un jour plus gris.
Et le corps qui marche. Doucement.
Sur le chemin. Celui du moment.

Doucement. Sur le chemin.
Les pieds, le cœur, qui se déposent.

 


Photo : PLUIE – 19 avril 2019 * Montréal

Destination

encore les mêmes écarts
les creux artificiels
les propos détournés

dans les mouvements du ciel
et les tournants de l’imparfait
j’essaie d’embrasser le destin
celui d’avant et de demain

l’élégance des océans
et leur empreinte sur nos âmes
le grand tissu tremblant
où vivre un bout de jour

l’heure ne souffle jamais
le vent du lendemain
peut-être un peu seulement
y voit-on l’ombre du néant
un ciel ouvert qui se défait
à un tel point qu’il nous ressemble

 


Photo : LA FUGITIVE – Début avril 2019 * Montréal

Mouvement et désir

Et l’image qui s’écrit. Sans gravité.
Les voitures qui passent
entre les trottoirs enneigés.
Et toi qui guettes dans ton désir
l’histoire qui sera belle.
Un vent léger qui parera au lourd.
Un reflet tendre dans le noir.
Au milieu de ce qui oscille.
Comme ces nuits qui te prennent
et viennent te changer malgré toi.
L’invisible t’arrive.
Le silence reste entier.
Et un peu plus qu’avant,
tu te sais vulnérable.
De plus en plus sans doute.
Alors tu joues.
Ou plutôt tu rejoues.
Un peu plus fort qu’hier.
Au jeu de l’abandon.

 


Photo : DE L’ÂME QUI DISPENSE ET DU VENT QUI DÉCIDE (autoportrait) – Avant-hier * Montréal 2019

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