frôler le vide
doucement
sans s’en faire
des pieds qui se délient au matin
un arbre penché sous la pluie
deux et tant d’autres à être
pour quelque chose à voir
quelque chose à se vivre
semer s’aimer
il fait si bon
se bercer ainsi sous le ciel
Mois :juin 2015
Le temps s’en mêlera
un vendredi bleu
sur un ciel de fin de mois
le temps se jette contre les jours
le long de sa longue mémoire
l’homme monte l’escalier
il traine avec ses sacs trop lourds
le temps passe plus vite qu’on le pense
c’est qu’elle ne lui répondra pas
il déverrouille et ouvre
le vent est encore frais
et nous on a le temps
pour un moment encore
y a tant de choses qu’on suppose
À l’entrée du jour
assise là
je sens à peine le vent
froid malgré l’été
et la douche qui crie
faudrait réparer
mais on se fait à tout
je suis privilégiée
et ordinaire
je me souviens du passé
ou plutôt de l’enfance
comme d’un temps sans histoires
sans réel drame
si ce n’est peut-être
celui de l’ignorance
et même là
je n’en
Perles et flamenco
la tête sur l’oreiller
et ce soleil qui monte sur le mur d’en face
on y est vraiment
que pour si peu de choses
et moi qui rêve de mots
qui vaguent
et qui valsent
sur les remous du coeur
et de perles qui glissent
le long du fil de l’eau
et qu’on soit toujours là
où dansent nos silences
un regard à la fois
jusqu’à la fin des temps
Et pas ailleurs, petit bonheur
l’oreille au coeur
et le coeur à l’oreille
le gouttant de la pluie
et les mots les plus simples
me disent tout ce qu’il y a à dire
en regardant le soir qui vient
sans douleur et sans habitude
rien que ce qui est là
le feu des rouges dans la cour
les verts qui font chanter le vent
et nos amours qui veulent être éternels
j’ai l’oreille au coeur
et la brise vermeille
et le bonheur tout court
que tu sois près de moi
D’amour et de racine
La montagne est belle. Après plusieurs jours de pluie, la terre s’assèche et l’air se réchauffe à nouveau. En m’assoyant entre deux énormes racines pour m’adosser à un vieux chêne, je me suis souvenue de ce temps où j’allais m’adosser à un vieux hêtre, tout au bout de la belle forêt où j’ai passé huit ans de ma vie. Et où j’ai marché des milliers d’heures. J’ai aimé cette forêt de toute mon âme. J’en garde le souvenir et la douceur de pouvoir marcher seule dans une immensité sauvage, sans jamais avoir peur, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Une grande pluie de glace s’est un jour abattue sur elle, avec un vent complice. Des milliers d’arbres se sont effondrés les uns sur les autres, les sentiers sont disparus sous des amas de troncs et de branches, les cimes des grands arbres ont toutes été arrachées, et tous les bouleaux blancs ont courbé l’échine. L’ironie a voulu que ce soit triste et beau à la fois, avec la lune et le soleil qui faisaient briller les branches alors qu’on les entendait se casser sous le poids de l’eau meurtrière. Je me rappelle avoir pensé que cet état de destruction ressemblait à celui de l’amour que je vivais à l’époque. Et m’être demandé si l’histoire qui se terminait avait valu le coup.
Aujourd’hui, comme hier, la montagne est belle. Et je ne regrette rien.
Nos âmes ensemble
Le samedi de Constance
toutes ces histoires à se vivre
et toutes celles qu’on voudrait se dire
et là dehors encore le temps
qui danse avec Constance
sur le chaud plancher du matin
en tirant de beaux traits qui coulent
sur des amours à colorier
pendant qu’il passe
le temps
d’autant que là
le ciel est bleu
et l’air se réchauffe à nouveau