Jamais vu

un regard, un geste
presque rien
et ce désir qu’elle conçoit

les saisons errent sans y penser
et le temps joue sa danse
pareil au vent

de tout ce qu’elle ne veut pas perdre
il y a ce jour
qu’on n’avait encore jamais vu


Photo : LÀ – Fin mars 2018

Jamais mieux qu’à vivre

avec mon âme même sur le seuil
qui verse en direction du jour
tout devient tellement plus facile

les saisons, le ciel
la terre, le vent
aussi fidèles que changeants
sans la vaine résistance

la vie ne me sert jamais mieux
qu’à vivre

Photo : SUR LA PLAZA – Fin mars 2018

Je sais l’instable

je sais l’instable
les jours qui passent sans qu’on y sache

et je sais toi
ton beau regard ailleurs
porté sur l’immuable

saoulée de vent et de désir
je t’entends rire
et je te vois
qui te joues d’elle et la déjoues

jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien
rien à faire résonner
que le jour et l’espace


Photo : LUMIÈRE TENDRE – Fin mars 2018

La forme

L’esprit interprète la forme.
Candide, il voit le beau. Morose, il voit le laid.
Et les jours où il est joyeux, c’est qu’il aperçoit le sublime.

Photo : COIN DE RUE – Montréal * Mars 2018

Vers la fin d’un hiver

juste une histoire
un film tendre
sans cris ni blessures
où les rues sont tranquilles
et les enfants se bercent

et où bien sûr
le coeur l’emporte

on s’y demandera peut-être
où l’on sera
quand la musique s’arrêtera

mais on voudra surtout savoir
que tout peut naître de rien
que le rêve à lui seul suffit
si un amour l’abrite

je ne sais vraiment que ce que j’aime
comme la chaleur des corps qui parlent

y aura quand même les cicatrices
embellies par des poussières d’ange
on dansera dans les failles
et dans les canyons

et on y reviendra
demain et après
pour la musique et pour le reste


Photo : LE COEUR DES ÉLÉPHANTS (diptyque) – Montréal * Mars 2018

Le monde fera ce qu’il fait

Elle a commencé cette nuit.
Et elle tombe toujours au moment où j’écris ces lignes.
La plus belle tempête de l’hiver.

le monde fera ce qu’il fait
avec toi j’irai jusqu’à l’aube
tant que l’aube voudra de nous

la légèreté n’est ni une tare
ni un manque d’amour
va pas croire qu’on est
plus vivants le coeur lourd

Photo : L’ÉTOFFE DU TEMPS – Ce matin, sur l’avenue Émile-Duployé * Montréal

L’arbre devant

ils émondent l’arbre devant
pour dégager l’or électrique

je les ai regardés faire
pour en faire une prière
ne pas fuir ma p’tite douleur

on s’attache, que voulez-vous


Photo : 16h03, rue St-Hubert  – Hier, dans mon quartier

Sur des milliers de jours

quand bien même on l’a vue tomber
des milliers de fois
sur des milliers de jours
la neige reste la neige
avec tout de sa poésie céleste
versée aux âmes tendres

Photo : DOUCEUR DE FIN D’HIVER  – 10 mars 2018 * Dans Rosemont-Petite-Patrie, Montréal

Pas fini, l’hiver

Hier soir, la neige fine.
Un léger tapis blanc. Encore.
On sait bien qu’il est pas fini, l’hiver.

Ma ville est belle dans la neige fraîche.
Et les soirs comme hier
quand le froid relâche un peu son étreinte
ça tire vers le sublime.


Photo : LENTEUR  – 8 mars 2018 * Dans Rosemont-Petite-Patrie, Montréal

Un morceau de vie

Un morceau de vie qui tremble.

Faut voir ce qu’on prend à cœur.
Faire attention à son cœur, me dit-il.
Et ses branches.

Dans le moment, j’en fais une caresse.
Parce que seules les caresses sont dignes des mots.

Photo : DOUCEMENT LES JOURS – 7 mars 2018 * Montréal

No more posts.