je reviendrai ici
pour y toucher encore
la paix des fleuves et
le vent des matins légers
quand l’ombre fait glisser
un voile clair sur nos âmes
à y faire éclater plus fort
toute la vie qui s’y trouve
Photo – VILLE * Juin 2020 – Montréal
je reviendrai ici
pour y toucher encore
la paix des fleuves et
le vent des matins légers
quand l’ombre fait glisser
un voile clair sur nos âmes
à y faire éclater plus fort
toute la vie qui s’y trouve
Photo – VILLE * Juin 2020 – Montréal
arrache, allez arrache
t’as beau y faire
l’aube résistera
son confort ciliabule
au fil
les jours s’inventent
des histoires à mourir
de rires et de larmes
on décimera jusqu’à l’amour
dans les gorges et le ciel
les déserts sont vastes
et les forêts aussi
avec rien à y perdre
que les sangles du temps
Photo – CHAMBRE * Juin 2020 – Montréal
la clématite bondit
sous les coups de la pluie
des amas de silence
comme autant d’endroits où se fondre
dans le chant des oiseaux
et le souffle du vent
là où la vérité
n’a pas besoin de fondement
la nature tient lieu de refuge
pour un peu l’oublier
Photo – FEUILLE * Juin 2020 – Montréal
Je plonge et puise au doux vacarme d’un petit lac au fond d’un bois. La chaleur est lourde pour juin, de là le coeur peut-être. Un orage serait bienvenu. J’y laverais quelques vieilles histoires en mal d’amour. En attendant, sur la porte orangée, le jour saisit les mêmes feuilles. Et le même arbre libre. Qui ne se taillera pas.
Il y a tant qu’on invente pour y trouver la vie. Depuis mon cri sur un roseau, j’aurai vu le silence. Et par bonheur, les fous tendres et seyants.
Photo – JARDIN DE LUNE * Juin 2020 – Montréal
l’instant est large
et ça chante, bien sûr
mais c’est comme ça
sinon
c’est tout ça pour mon eau tranquille
là où je vois dedans la brillance des jours
presque celle du monde
la beauté d’une assise
d’un endroit où poser
mon ciel et toute ma terre
mes notes démesurées
et ce corps
qui me reste étranger
tout le soir en oiseau
où je n’attends plus rien
même si tout peut-être
pour ça je vais doucement
malgré mes élans blancs
Photo – LAU EN SUITE DU MONDE * 18 juin 2020 – Montréal
Et le tableau te vient en rêve. Comme dans une grotte en falaise où se jetterait la houle pour en aspirer le limon.
Si joliment fatal le monde pour le coeur et la peau. Partout le même vertige, nos chairs tendues vers les reflets d’autres cascades d’âme. Chacune surgie de l’aube pour en dévorer les entrailles et toutes les voies béantes ferrées d’autant d’étoiles.
Depuis le port des jours, nos désirs qui se mêlent. Autant de radeaux en partance sculptés au bois de nos états. De quoi y monter et descendre des milliers de rivières. Dans le parfum des vents d’envers et le terreux des berges tendres.
Photo – LAU D’ARGILE * 18 juin 2020 – Montréal
c’est peut-être des clous dans ma tête
ou ma nature d’escargot
avec mon bonheur sur le dos
mon monde est plein paré de morts
et de dizaines d’ombres belles
je traîne aveugle mes amours
slomo dans le sable
l’idéal serait je suppose
que nos chairs s’étendent partout
nos désirs émaillés de temps
sans jamais qu’on faille à l’instant
avec une longue branche qui s’arrime
et un grand soleil dans le sang
je deviens poème en eau douce
juste en dessous du ciel
Photo – NOS AMOURS VAGUES * Juin 2020 – Montréal
Un autre enclos de bruits futiles. Je passe de la chambre au salon pour ne pas y planter de brûlure sèche et inutile. Et ma tête plonge par la fenêtre jusque dans l’âme de la branche. Je me sens mieux d’y voir le jour, qui s’empare sans peine des ombres déposées par le soleil d’un matin clair.
La chair n’a pas besoin de nous pour y tourner en dérision les vieux châteaux forts de ce monde. Derrière le buisson ardent, d’une lame affutée je sculpte mon errance. Et je penche, ton calvaire en radeau gravé dessous ma peau dans ce rêve d’une île aux couleurs de Gauguin.
Mon corps se rappelle à l’instant. Devant moi, la feuille qui pend à l’arbre. Je n’ai pas à nommer ni à vouloir. Rien que des heures sans poids. Juste des heures. Et tant que ça.
Photo – ÊTRE LE RÊVE * Juin 2020 – Montréal
par chance de beauté les roses
et l’oiseau dans la cour
t’as raison la musique
et les mots qu’on attrape
les vents portent une trace
quelque part une grâce
c’est seulement te dire et encore
ces états dont tu parles
et nos matins semblables
le détour, le voyage
plus lent que lent
à aimer l’ombre au pied du mur
comme là, le dos sur la pierre chaude
dans la tiédeur du temps
si l’ortie me brûle c’est
ça, c’est toute mon âme qui lui ressemble
et que l’amour est fort autant
qu’une mer sauvage
la vigne tombe belle
lourde par la fenêtre
je répondrai si tu m’appelles
Photo – LE DON * Juin 2020 – Montréal