L’insaisissable

Après un semblant de printemps, la neige
qui en remet. Et ma tête au réveil
qui jouait des images du lac, des images
du lac et de nous, de nous à la lisière du bois
à rassembler et à brûler les branches cassées
par l’hiver. J’y ai vu l’eau qui tremblotait
autour du hangar à bateau, ses murs de bois
brisés, rongés à mort par la vague, et la vieille
barque qui nous berçait.
Et là cette neige lourde qui prend la place
de mes souvenirs. Aussi de m’entendre penser
que l’enviable et le méprisable ne sont jamais
issus peut-être que d’une même nécessité,
celle d’éviter l’effondrement.
Quoi qu’il en soit, le printemps saura faire.
Et j’aurai en masse le temps d’y revoir
les ombres, celles des arbres et des câbles
sur l’asphalte brisé.

Photo : LA LENTEUR ÉPHÉMÈRE – 8 mars 2024 * Montréal  

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