Mon beau vieux que j’aime. J’te sens si triste parfois.
Je te vois osciller, décider peut-être, entre l’ici et l’ailleurs.
Je me dis qu’il doit bien t’arriver de te demander ce que tu fais encore ici.
À part regarder la télé et dormir, te faire chauffer d’la soupe pis du pâté,
t’envoyer un gros morceau de tarte aux pommes
toujours enterré en dessous d’un tas de yogourt que t’appelles de la crème,
à part ça, je vois bien que tu fais plus grand-chose.
Avant au moins, y a pas si longtemps,
tu cognais encore du marteau de temps en temps.
Ton beau voisin d’en bas m’a dit qu’à une certaine époque,
il t’arrivait même de cogner quelques coups au milieu de la nuit.
Mais j’l’entends plus jamais maintenant.
Il avait l’air triste en disant ça. Bref, il t’en voudrait pas si tu le réveillais encore.
Avant aussi, je l’entendais souvent rentrer ou sortir,
pis j’le croisais même au parc Jarry des fois. Mais pu là.
Mon beau vieux. Mon tendre vieux. Mon oiseau rieur.
On a notre morceau de lundi ensemble.
Mais le reste du temps, est-ce que tu t’ennuies à mourir?
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