L’inassouvi

La lumière pourtant et
j’y arrive à peine

devant les feuilles qui
changent et le rosier flétri,
je sais que je lui ressemble –
lui qui rêvait dans un lit
comme dans l’autre,
mu par un coeur maladroit

il trouvait les églises belles –
moi c’est les granges
mais c’est pareil – je croise le fer
avec mon âme pour encore
y toucher la chair

et le piano qui joue la
chanson de l’hiver

tes maladresses qui
me rassurent

tout cet inassouvi –

et si c’était pour ça
que la neige reste
aussi folle et blanche

Cet air tiède me rappelle
la nuit où j’ai lentement remonté
Saint-Laurent, la lourdeur qui
régnait au matin.
Gaby me l’avait dit sans le dire,
c’est le souffle des ventres au milieu
du vacarme et d’y vouloir toujours
un autre tour de piste.

C’est ce même endroit d’où je tombe.

Photo : LA SUBSTANCE DES JOURS – Septembre 2023 * Petite Nation

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