Bonzaï

Elle, c’est la petite, devenue au fil du temps
plus petite qu’elle-même.
Elle collectionne les papillons, les blancs surtout.
Elle parle peu, ne répond que rarement
aux questions qu’on lui pose.
Mais son silence n’a rien d’hostile.
Elle aime l’idée que l’amour est muable,

et que le mieux à faire est de le laisser faire.
Une ligature d’un bord, une ligature de l’autre,
mais j’y garde mon âme, dit-elle.
Elle regarde passer les jours
du gris au bleu, du clair au sombre, du blanc au noir.
C’est ainsi, me dit-elle, qu’elle ne perd pas de temps

à vouloir le temps autrement.
D’un côté les bruits mécaniques, de l’autre ceux
de la rivière. Et le vent froid par la fenêtre. 
Frais serait le mot juste, mais avec toutes ces canicules,
on perd le sens des vocables.

Et là ou ailleurs, c’est toujours les pieds en premier.

Photo : FLEUR D’ASPHALTE – Hier matin * Montréal

Une réponse à Bonzaï

Laisser un commentaire