La chute de l’oiseau

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Sur OIZOOOOOO, un dessin de Mirliton 


La nuit s’épuisera

Sortez-l’en
Sortez-m’en, dit-elle
Du charbon étendu
Ou tiré à la ligne

Le jugement est lourd
À décoiffer la lune
Et par-dessus l’épaule
Les têtes s’y promènent

La nuit s’épuisera
De par son propre ciel
Les étoiles sont belles
Aussitôt qu’on les voit

Inspiré de cette esquisse de J’y B

Et pareil les corps figés

pour une fois c’est toi que j’entends
qui chantes la neige /
de mon côté de la grande eau
je trouve aussi dans la blancheur
le beau sens des jours / et pareil les corps figés
devant le champ de ronces / la même peur
de la déchirure / et tous ces dos tournés
à la forêt qui brûle

Photo : LUMIÈRE DU SOIR – Janvier 2021 * Montréal


À deux pas
Mais t’es où? Météo
Du port, on voit
D’abord le vent qui frise la mer
Les rives sont désertées
Quand arrive le grand air des tempêtes.
La nuit noire souffle alors en bourrasques
& les jours, qu’on croyait se répéter sans fin,
prennent un gout de naufrage.
Ici, le temps n’arrête pas la danse & on vit le climat.
De l’eau, de l’air & les vagues qui claquent.
La nature qui s’accroche en lichens
& les arbres poussent adossés au vent.
La neige est très loin dans les mémoires
Le gel, le grésil, la grêle, quelquefois.
⚪️⚪️⚪️⚪️
🌬Amical mirliton
🌑🌑🌑🌑

Ce qui cède

ça ne dépend pas de moi
la rivière est entière
l’éparse  ment
et j’écoute sans entendre

je m’occupe du jour
mais je ne suis que l’ombre
qui suit le désir
des bras et du regard

un toit
un amour fou
et le matin tant qu’il revient

Photo : LA COUR D’ENVERS – Décembre 2020 – Montréal


Sur les branches
Déplumées se dessine un trait de neige
Un tressage de brindilles
Un nid vide apparaît
L’arbre a perdu ses oiseaux
La sève se recroqueville
En silence au repos.
………
Amical mirliton

Parfum de noix

qu’on vague tant et autant
dans une histoire de têtes
une histoire de noix
à mirer le même corps
du même nu d’âme

et ces yeux, et ce nez
pas ceux du p’tit visage mais
de cette autre tête
plantée là sur son front…
tu l’avais vue, la tête?

d’autant qu’on naît ce que l’on est
et qu’on se retrouve là un soir
à devenir ce que l’on fait

ça sent le fruit des jours de l’arbre
grège de mon enfance
et l’arôme de tous ces autres
où j’ai joué ma noix
ma p’tite tête de noix
à fouler le chemin
qui collait à mes pieds

Inspiré du portrait ci-haut, un dessin de J’y B.

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