Matière à vouloir

Je crois bien sûr absolument
que vouloir donner un sens à sa vie est une matière noble.
Mais je sais aussi que vouloir peut être un habile voleur,
capable de me piquer l’instant et tout ce qu’il m’offre.
C’est sous cette lumière que je propose
que si vouloir autre chose relève parfois du petit larcin hasardeux,
persister à vouloir ce qui est inutile pour l’âme
relève souvent de la pure escroquerie.

Sur le mont Royal, l'avenue du Parc en arrière-plan - Juillet 2013.

Sur le mont Royal, l’avenue du Parc en arrière-plan – Juillet 2013.

Parc Jeanne-Mance, le mont Royal en arrière-plan - Juillet 2013

Parc Jeanne-Mance, le mont Royal en arrière-plan – Juillet 2013

Valeurs d’angle

La ville peut m’être incroyablement belle.
Comme dans ces rues étroites et si infiniment droites,
quand le soleil se couche en dessinant du merveilleux.
Ou comme tôt hier matin, du haut de la montagne.
Montagne, montagne, où serais-je sans toi?

Rue Rivard - Juillet 2013

Rue Rivard – Juillet 2013

Vue vers l'est, du haut du mont Royal - Juillet 2013

Vue vers l’est, du haut du mont Royal – Juillet 2013

Le calme de l’eau

Je l’ai trouvé beau cet homme.
J’ignore comment il se sentait,
et à quoi il pensait,
mais il était beau.
Il avançait tranquillement en s’aidant de sa canne.
Je sais que cette lenteur y était pour beaucoup
dans l’impression de beauté qui m’a frappée.
Un jeune en vélo a ralenti derrière lui,
le temps de s’assurer, sans doute, qu’il ne l’effraierait pas.
Le chemin est étroit autour du lac.

Le lac aux Castors a retrouvé son eau. Du bonheur. (Montréal, Juillet 2013)

Le lac aux Castors a retrouvé son eau. Du bonheur. (Montréal, Juillet 2013)

La fille en rouge

Y a eu Paris pendant quelques mois.
Et une jolie ville en Colombie-Britannique.
Et d’autres ailleurs aussi, plus ou moins longtemps.
Mais toujours ce même port à l’intérieur de moi.

Paris, 2004

Paris, 2004

Émersion

Elle a surgi dans les derniers jours. Et voilà qu’elle me parle de moi, de ces boucliers que j’ai forgés au fil des ans et que la candeur m’empêche parfois d’élever à temps. C’est qu’il en faut bien quelques-uns dans ce bas monde.

Quand elle m’en aura dit assez ma peine, elle baissera la voix. Mais elle restera là, pas trop loin, à portée d’âme. Et grand bien m’en fasse. Car il me semble que sans elle, qui veille comme elle peut au grain de ma vie, sans elle, je n’aurais pas de coeur.

Mile-End, Mai 2013

Montréal, Mai 2013

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