Le blanc velours

par ma fenêtre, là ce matin
des flocons si légers qu’ils tombent au ralenti

et cette sensation que le monde s’arrête
derrière la maison devant
comme un tableau
un vase clos

et les voilà qui dansent
dans ce souffle invisible qui les meut
et les rend malgré eux
imprévisibles
et nos vies et nos morts
dans ce passage où l’on est
sans le voir ou si peu

elle est si belle la neige
là dans l’arbre devant
qui enveloppe ses branches
comme un gant de velours blanc

et je sais à peine
prendre le monde aussi fort qu’il est beau
et ses flocons qui tournoient
légers, si légers


Photo : BLANCHEUR ATOMIQUE – Hier, sur le Plateau

De ce qui nous réchauffe

J’ai marché dans le froid polaire, hier. Parce que tous les jours, je marche. Peu importe le temps qu’il fait. J’ai trois paires de bottes d’hiver, dont deux paires très chaudes, faites pour les moins trente. Et même si j’avais mis les plus chaudes des deux, je suis rentrée à la maison avec les orteils froids. Ç’avait été, disons, supportable. Quoique mon corps, lui, m’ait exprimé tout du long un désaccord assez clair. Mes épaules étaient tendues, quelque chose résistait. T’en as pas eu assez, hier? T’en veux vraiment encore?

J‘aime faire face aux éléments. Ça nourrit mon désir de vivre. Reste quand même qu’hier soir, je ne suis pas allée à cette fête où je pensais me rendre. Je suis restée au chaud chez moi. On a mangé des sushis, peut-être les meilleurs en ville. Avec un verre de vin.

Mais si je me suis assise devant mon écran, c’était surtout pour vous offrir mes souhaits.

Je vous souhaite tout le meilleur, bien sûr. Mais là, plus précisément, j’ai envie de vous souhaiter le bonheur de vivre. Et des amitiés. Comme les décrit mon ami Christophe dans ses voeux du Nouvel An… des amitiés vraies, celles qui ne demandent rien et qui réchauffent à leur seule pensée.


Photo : UN MORCEAU DE L’HISTOIRE – Il y a deux jours, au coeur de ma ville, dans ce même froid intense

No more posts.