Le plafond bas (ne rien sentir)

Dehors, les flocons veillent au lien et se laissent
pousser par le vent.

On a parlé de plafond bas. Et je suis repartie
un peu bercée de larmes, de celles qui font fondre les choses.

Les mains attrapent les étoffes et les yeux se
plissent d’eux-mêmes. On se laisse prendre au battement,
à l’imaginaire invisible. Et une évidence s’installe
qui arrive par bribes. Celles des éclats et des reflets.
De ces liens rescapés de l’ombre et de l’univers tout entier.

L’existence est sans certitude et je n’en voudrais pas.
Mes paupières et mes mains se tiennent dans les froissements.
J’arrive à y toucher les failles, les silences entrecoupés,
et les morceaux qui ont durci pour éloigner le monde.

Je m’aide des flocons, je marche les ruelles, comme si de rien
n’était de la folie furieuse. Il m’arrive même de me dire
que la vie elle-même n’en fait pas de cas. 

Photo : QUAND LA BLANCHEUR SE LAISSE PRENDRE – Janvier 2025 * Montréal

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