Intus

Densément peuplée… mais de quoi ? C’est tout Clara et c’est tout Maude. Et ça ne rime à rien. C’est même un peu mourant.
   – Je garde mes doigts près des oreilles, chuchote Clara, le monde fait trop de bruit.
   – Mais là ça venait d’un vrai chien, murmure Maude, celui du voisin d’à côté, qui a pris la chaîne de montagnes apparue côté cour. Une immaculée conception.
   Au même moment, de loin, ma fille m’envoie un quiscale. Sa queue majestueuse. Le noir aussi sans doute, moi et les oiseaux noirs, une histoire d’amour, même encore aujourd’hui, y a pas grand blanc dans mes tiroirs. Mais sur la rue devant, y en reste des tas pour la peine. Des jours encore à ramasser.
   – Ça prendra le temps que ça prend, souffle Clara. Tant que ça ne tue pas les roses.
   – Te souviens-tu, susurre Maude, quand on se sortait des battures, nos pieds de reines maculés de boue noire ?
   – Oui. On avait choisi le grand lit pour pouvoir y dormir ensemble.
   – Et aussi le plus long, le plus pesant des livres à lire.

Photo : RÊVER DANS L’AIR PLUS DOUX – Avant-hier – Montréal

3 réponses à Intus

    • Avatar de Caroline D Caroline D – Auteur

      Un si beau mot, oui… entré dans mon coeur sans doute à travers les mots de Félix… sa chanson Le tour de l’île…

      « En février
      La neige est rose
      Comme chair de femme
      Et en juillet
      Le fleuve est tiède
      Sur les battures »

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