Ponderare

C’est toi qui me l’as dit : tout se déplace. Les mots, les phrases avec.

Hier jusqu’à tard encore, t’as avalé le vin comme ta mère suppliait son dieu. T’as parlé d’une église et d’un arbre tordu, d’un enfant malmené, d’une tête brûlée à force de trop de rien. J’avais du mal à suivre. Mais tes silences en disaient long. De ceux qu’on coince entre deux rires pour empêcher l’emportement.

Le resto a fermé. On s’est tenu le bras jusqu’à ta porte. La marche t’a un peu dégrisé sans doute et tu as parlé du printemps, du moins je crois. Les oiseaux reviendront et il n’y aura pas de fenêtre entre eux et nos matins. Ce qui se tient derrière restera derrière. La nuance est la perle et on l’a égarée.

Ta mémoire me suit dans la rue et j’en fais tout ce que je veux. Avec le regard que j’ai vu, on peut traverser toute une vie.

Photo : PAUSE – Hier * Montréal

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