Station Wagon

Tu n’imagines rien, rien qui ne soit ailleurs
que dans nos solitudes. L’absence reste aussi pleine
que la pluie arrêtée. Que l’écume que tu trouvais belle,
au bord du lac, dans le vent et le froid. Et là dans le vacarme,
tu ne sais toujours pas pourquoi, enfant, le long de l’autoroute,
à travers la fenêtre du station wagon, tu aimais autant les quenouilles.
En attendant, les drames s’enchaînent sans prendre soin. Et tu ne trouves
rien à craindre, ni le bris ni le ciel. Ni l’odeur des nuits et des lits, ni les froids
mordants de l’hiver. Un matin comme les autres qui repart en poussière.

Et ma voix faite de mémoire. Pleine d’autant d’oublis où je joue à me perdre.
Je m’y suis rendue en marchant, sans savoir d’avance. Sans vue décente.
Je navigue encore d’espoir. Peut-être que le coeur y tient.

Photo – INSENSÉE, LA BEAUTÉ * Hier – Montréal 2025

4 réponses à Station Wagon

  1. tout demeure
    derrière toi – routes
    fossés
    voix éteintes
    le froid sur la vitre
    tu vis là
    sans témoin
    dans une clarté
    sans contour
    le monde retient
    sa respiration
    chaque jour
    t’éloigne un peu plus
    et toi
    à peine
    tu dis ne pas savoir
    où aller

    un (grand) merci

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