Les feutres

Autant de choses vagues se mêlent à mon café. Des ronces longent l’ardoise, cherchant la brèche dans l’abîme. Autant de gestes maladroits pour tant de noirceurs et de fleuves.

Le temps ne cède rien, pareil pour la rivière. C’est encore nos terres battues et des poussières dans l’éther. Le fort et le fragile d’un même grand cheval blanc.

Je m’avancerai près du piano à la tombée de l’aube. Mais ce sera un rêve. Couverte de griffures et articulée de travers, je me glisserai entre les feutres pour faire trembler le bois.

Et plus tard la cigale chantera l’été de septembre.

Photo : T’AS CHAUD, TOI ?  * Hier – Montréal

4 réponses à Les feutres

  1. C’est à la tombée de l’aube que tu avances,
    portant les ronces en couronnes
    sur tes cheveux.
    La mer s’est retirée depuis longtemps,
    ne laissant que des ruines de rochers,
    qu’autrefois les vagues ont bousculé.

    Un piano incongru en cet endroit,
    attendait ton retour,
    et ta main, comme toujours
    caressait l’aile noire.

    Le reflet de l’aube, découpée par les roches
    y installe des courbes roses,
    tes doigts se posent sur les touches,
    et comme dans un rêve,
    se mettent à interpréter un air
    que tu n’as jamais appris.

    C’est avec lui que se lève le jour,
    et que les abîmes d’ombre s’apprivoisent.
    Une brise légère tourne les pages
    d’une partition pas encore écrite….

    RC

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