Le brusque et le clair

Tout enroule le brusque. C’est l’oeil dans le noir jusqu’au clair d’après. Il est six heures trente-sept dans tous les cimetières d’ici. Entre deux stèles, les herbes insistent : biche et faon ont dormi là, lovés contre le corps de l’autre, dans l’air chargé de la rivière.

Et elle réapparaît, plus ou moins clandestine, les épaules coincées entre deux cargaisons. Elle se souvient du vent dans les feuilles du noyer, revoit courir le merle sous la chaise d’osier. De quoi prendre le jour sans trop laisser de traces, se perdre un peu plus loin dans l’histoire qui la sauve.

Photo : SOUS LA LUNE MONTANTE – Juillet 2024 * Laurentides

2 réponses à Le brusque et le clair

  1. Tout défait le bref. C’est la bouche qui boit le matin.
    Nous sommes fragiles dans notre force. Regarder quelques étoiles et penser à dormir. Le simple dans sa complexité d’ange.

    Tard dans le monde des hommes.
    Tôt dans ce qu’il reste.

    Je regarde une rivière qui n’existe pas.
    Ou plutôt, qui existe.
    Notre rivière seule à couler avec le limon de nos vies.

    Il faudra bien dormir.

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