Après les couleurs d’octobre, l’affalement. Les arbres plient ou se cassent. Et ton corps posé à moitié sur la ville. La part qui se fond dans le temps.
L’abat-jour suspendu, le livre aux pages blanches, les verres trop près du bord. Et remonte l’image de la vieille machine à café. Tu revois où tu l’avais mise le jour où tu l’as oubliée dans ce coin-là du monde. Quand c’était devenu trop loin, trop tard, trop de route pour la peine. Pareil pour le cahier, mais qu’allais-tu en faire – c’est autant de murs et de mots qui tiendraient de raison dans tes désordres de mémoire.
Et à partir de là, t’as plus qu’à inventer l’histoire. Celle où tu vides le salon, livre après livre. Où tu meurs plus tranquille ou pas. La lumière sur le plancher. Au petit matin, la cuisine. Et toutes ces heures qui passent sans penser au miracle.
Il ne vient plus d’oiseaux sur la rampe du balcon noir. Malgré le fol automne, l’hiver garde le dernier mot. Et le pli de ton âme où tout est comme tout doit être. Au plus près de la neige. Et du vent et du ciel.

Photo : LA MUSIQUE DU BLANC * Le 11 Novembre 2025 – Montréal
Merci…
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Le miracle, la justesse de tes mots. Merci.
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Merci à toi, Philippe…
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