Affleurement

La chaleur est partie, qui m’écrase et que j’aime.
Mais la lumière m’aide à pardonner au temps.

Je creuse un peu les souvenirs.
La lisière du corps et de ma démesure.
La pensée de toi nulle part et les fausses couleurs de ma plainte.
Là où je titube au matin.
Comme un hiver qui ne trouve plus à fondre.
Un grand bois éperdu au pied d’une tendresse.

Le lac et son aube me manquent.
J’y connais l’amour chaque fois, le clair bruit de l’âme.
Mais mon poing reste bas.
Et quand les frissons viennent, la poésie m’abrille.
On ne meurt pas de ça. Peut-être qu’on en vit.
Le doux d’un vent n’arrache rien.
Et si mon reflet brûle, c’est toujours malgré moi.

Par chance, la nuit s’occupe.
Pour que d’entre les lèvres, la clameur s’échappe.
Le temps délabré se console.
Je fus l’amante et je le reste.
Tous les délices, toutes les promesses.
On s’abîme surtout soi-même.
Et le ciel amer ne l’est pas.

Mon envoûtement persiste.
Le reste n’est qu’un visage.
Pareil aux saisons.

 


Photo – EN FORÊT TENDRE * Dans la Petite Nation ∼ Octobre 2019

7 réponses à Affleurement

  1. A petits pas, points de suspension
    . . . ton empreinte dans la neige,
    c’est le temps des frissons
    que rien n’abrège…

    Tu as voulu décrire ces jours sans lumière
    où la nuit allonge ses bras
    tout au long de l’hiver
    en me parlant tout bas
    des visages d’ombre qui se penchent
    comme le démon déploie ses ailes
    sur l’arbre mort et ses branches
    comme si l’hiver était éternel.

    Mais fondent les derniers flocons,
    les jours grandissent insensiblement,
    change ce décor peint en blanc
    avec le cycle des saisons.

    Tu peux m’écrire maintenant
    et retrouver le sourire
    le passé, effacé par le présent,
    n’est plus un souvenir.
    L’hiver est mort et enterré,
    c’est le printemps que tu vas chanter,
    l’épopée des fleurs
    toutes à leurs couleurs….

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