Au fond des mers

L’écume ruisselait mais ton vœu était clair ∼ on voguerait sur ta mer sans jamais voir le fond.

Pour tes larmes cachées. Et ce ciel si beau et si vaste que tu y auras vu le prodige, la vie restée debout. Tes prières t’auront servi à éloigner d’autres ténèbres. À longer des ruisseaux cléments dans des forêts tranquilles. L’histoire n’a pas franchi tes lèvres. T’as troqué marais et averses contre des versées de soleil. La montagne et sa plainte amortie par ta terre. Comme la moelle qui se fond dans les confins de l’âme.

La beauté du bois blanc aura cendré ton rêve. Et ta vie de silence, à taire une indécence qui n’en était pas une. Les fleurs de ta chair ont porté le mensonge. Jamais un mot des lieux lointains qui t’auront fait rêver. Des soirs de bal et des visons qui appartenaient à une autre. Certaine que tu étais qu’on ne conjure pas ce qu’on est. On navigue, c’est tout. Et les mers d’avant sont les mêmes aujourd’hui. Tu as éludé la tourmente. Bafoué les vents froids qui soufflaient sur l’azur. Préféré la dérive aux aveux et à la furie. Le temps a jeté des bouées à l’amoureuse que tu étais. Et tu t’es accrochée. Sans y chercher jamais de raison ni de tort.

 


Photo – PROFIL DE FEMME * Le 8 novembre 2019 * Montréal

4 réponses à Au fond des mers

Laisser un commentaire