Gorgées

tous les matins une gorgée d’eau
avec les yeux
vers le soleil ou l’ombre

et là deux hommes
sur le trottoir d’en face
ils refont un terrain, arrachent la clôture
l’un attrape sa gourde
une gorgée
de café sans doute

plus près de moi dans la platebande
le petit pommier pousse
les plus fragiles l’auront échappé belle
le gel de mai n’a rien tué

et puis les jours
comme d’habitude
la suite sera la suite

le coeur se cherche dans cette histoire
de temps arraché au temps


Photo – D’EN HAUT DU VIADUC * Mai 2020 – Montréal

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