Vie de craques

petit pas oui
petit pas du dimanche
écoute-toi regarde-toi
et crois-toi au moins un peu
et puis surtout ne t’en fais pas
c’est seulement dimanche
et demain ce sera lundi
et qu’il neige ou qu’il neige pas
le temps sera de ton côté
il l’est toujours, Gaston
t’as qu’à avancer avec lui
et r’garder où tu mets les pieds

sourcils froncés samedi matin
c’était hier
Gaston s’en va chercher son pain
son histoire qu’il juge banale
la sienne, oui
n’en est pas moins phénoménale

après calcul, Gaston sourit
oui, un grand sourire bien large
c’est pas si mal, pense-t-il
pour près de trois mille samedis
dans les rues craquées de ma ville
ça me fait presque vingt mille jours
dans les rues craquées de l’amour
et presque vingt mille nuits
dans les rues craquées de la vie

carolinedufourgacal

COIN DE VILLE – De Lorimier et Beaubien, cette semaine

12 réponses à Vie de craques

  1. « ça me fait presque vingt milles jours
    dans les rues craquées de l’amour
    et presque vingt milles nuits
    dans les rues craquées de la vie »

    Ça me parle, ces mots-là… et la photo est splendide !

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    • Caroline D – Auteur

      En fait, Anne, je n’invente rien… voici la définition la plus courante du mot « craque » au Québec…
      ◆[Québec] [Familier] Fente, fissure, craquelure. S’enfarger dans une craque de trottoir. Craques dans une vieille poterie.
      Quant au mot « s’enfarger », eh bien on l’aime beaucoup lui aussi… t’auras compris qu’il veut dire « trébucher »…
      Bonne fin de journée à toi !

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  2. c’est le son qui résonne, le crrr qui craque et me fait craquer, un creux de plaisir à lover dans le coeur, un cri d’amitié que Gaston reçoit et le fait avancer. Merci Caroline

    Aimé par 1 personne

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