Les blancs silences

ah la neige qui fond
et le froid qui s’en va pour que les choses changent
par chance qu’on n’y peut rien

et en dessous
regarde
ce qu’on avait laissé
un peu exprès peut-être
parce que l’été souvent
rend les choses plus faciles

les belles soirées dehors
la douceur de l’air tiède

ce matin en marchant
je me disais le temps et ce qu’il fait de nous
et à force de lui
ce qu’on arrive à taire et à ne plus se faire

je pensais entre autres
aux silences alizés
qui ont soufflé sur nos soirs
au bout des jours trop froids
et à ces heures passées
à laisser chanter l’habitude

mais quand même
le grand blanc cette année
aura eu plus que son tour
et je me souviendrai de lui
comme d’un boqué à mort
barbouillé de sautes d’humeur

* Photo – LE TEMPS DE LA RAPAILLE
Avant-hier, dans une ruelle de Rosemont Petite-Patrie, Montréal

17 réponses à Les blancs silences

  1. Bonjour…

    j’aime beaucoup votre strophe:
    —–
    « je pensais entre autres
    aux silences alizés
    qui ont soufflé sur nos soirs
    au bout des jours trop froids
    et à ces heures passées
    à laisser chanter l’habitude »

    ( et au fait qu’est-ce c’est qu’un boqué ?? )

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    • Caroline D – Auteur

      Bonjour… j’me disais bien qu’on me demanderait…
      merci de le faire René, pour les autres qui liront…
      voici la définition que donne Antidote…
      Boqué, en tant qu’adjectif
      ◆[Québec] [Familier] Têtu, rétif. Un cheval boqué. Un enfant bloqué.
      Boquer, en tant que verbe
      [Québec] [Familier] INTRANSITIF
      ◆Refuser d’obéir, d’avancer. Un cheval, un enfant qui boque.
      Étymologie
      De boquer ; d’une langue d’oïl boquer, ou de l’anglais to buck, ‘arquer le dos (en parlant d’un cheval)’.
      Au plaisir.
      Et merci.

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  2. Il va finir par nous poquer ce boqué…dis est-ce que l’on va bientôt ressentir l’été ? Bref, au risque de me répéter. Te lire est un instant magique dans ma petite tête. Ça me fait du bien, tellement. Merci Caroline

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    • Caroline D – Auteur

      Merci à toi, Denise. Tes mots me font chaud au coeur.
      Pour ce qui est du boqué, la tempête de neige qui s’en vient plus tard aujourd’hui sera sans doute sa dernière petite ruade de l’année. La chaleur de l’air nous sera bien bonne, n’est-ce pas.

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  3. Ici aussi, l’air est plus doux même si la différence se fait sans doute moins sentir que chez toi. Ta photo est magnifique et tes mots, je ne sais pourquoi me font penser à la musique de Villon.

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    • Caroline D – Auteur

      En fait, il est froid encore cette semaine. On croirait, à la lumière, qu’on aurait chaud en mettant le pied dehors… mais ils annoncent même un peu de neige aujourd’hui. On devra encore attendre pour que la tiédeur nous berce…
      Merci Francis. Pour cette chaleur dans tes mots.

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  4. j’aime « les blancs silences »..ils me jasent justement, oui, le silence va si bien au blanc…et certes, la lumière de l’été, aux causeries…sourire…merci pour tes mots, et cette belle image, caroline..et regarde avec tendresse cette dernière neige danser…sourire

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    • Caroline D – Auteur

      oui, irène, je pars marcher justement
      et si elle se met à tomber, je la regarderai danser…
      avec tendresse et gratitude, merci de me le rappeler….
      et un grand sourire à toi, dans ton pays là-bas…

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  5. encore une photo extra ordinaire pour des mots qui ne le sont pas moins………..je rêve et je regarde vers toi, caroline, depuis la douceur du sud de la France

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  6. rare une photo monochrome et limpide comme un jour après la pluie, un chemin de traverse , un passage entre le grand blanc et une douceur qui se fait attendre.

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