Cadeaux

Hier, sur mon chemin du jour, un cadeau m’attendait.

Dans une de ces grosses boîtes de bois où les gens laissent des livres qu’ils veulent passer à d’autres, quelqu’un en avait laissé un sur l’oeuvre gravé de Giacometti. Un livre acheté au Musée des Beaux-Arts de Montréal, en août 1998. La facture est encore dedans.

On y voit des lithographies surtout, et quelques eaux-fortes. Quelques textes aussi, certains de sa propre main, dont cette phrase « Je ne crée pas pour réaliser de belles peintures ou de belles sculptures. L’art ce n’est qu’un moyen de voir. »  Du bonbon pour mon âme.

Parmi les textes écrits par d’autres, se trouve celui-ci de Jean Genet « Je ne pense pas que Alberto Giacometti ait porté une fois, une seule fois de sa vie, sur un être ou sur une chose un regard méprisant. Chacun doit lui apparaître dans sa plus précieuse solitude. »  En lisant ces mots, j’ai pensé mon père. À sa tristesse trop grande mêlée à sa joie trop profonde pour que le mépris trouve une place. Jamais je n’en ai vu dans ses yeux. Un des cadeaux de mon enfance.

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Photo : Tête de jeune homme et Autoportrait (lithographies) GIACOMETTI – Maeght Éditeur * Collection Carnets de Voyage

8 réponses à Cadeaux

  1. Ah, what an inspiration to my own aspirations – Giac and his drawings and efforts toward the inexpressible. Thank you. I find in your own expressions that kind of attention and density and am grateful that you offer it out toward us.

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