L’antre du poème

Si ma ville a changé de gueule le temps d’un long repli,
le tiède du vent sur ma peau me parle encore d’amour.

Ma naïveté m’épate.
Tout comme ma faculté d’oubli.
Les deux appartiennent sans doute
à un besoin de regarder du côté moins brisé du monde.

Je suis furieusement habile
à tisser des bouts de mes jours avec des amours à relire.
J’ai gardé surtout le précieux. Comme mes cailloux d’Arundel.
Ceux qui reluisaient dans le noir et qu’on a trouvés cette nuit-là.

Et si tu penses que je déraille,
t’as pas compris combien je t’aime et combien je t’aimais.
Et ça, sans aucun mérite jamais.
Mon coeur est resté le ruisseau qui ne sait rien faire que couler.
Quant à la mer et aux rivières, elles m’ont appris à rêver.

Dans l’antre bleuté du poème, je n’arrêterai pas de t’aimer.
Le reste ne m’est d’aucun secours, d’aucun bonheur à emporter.
·


Photo : JOUR DE PLUIE – Mars 2021 – Montréal

2 réponses à L’antre du poème

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