Et puis les anges

Dans l’autobus.
Des regards. Des sourires échangés. Plus que d’habitude.
Une chaleur palpable. Entre plusieurs inconnus.
Je la remarque. Et me dis que je vais l’écrire, en parler.

Puis juste comme on descend du bus, un planchiste qui roule trop vite.
Un coin de rue. Une collision. Une dame qui plonge face première.
Son corps replié dans la rue. Sa canne à côté d’elle. Et ses lunettes, cassées.
Elle nous parle, elle est consciente. Une mare rougeâtre grossit sur l’asphalte.

Un jeune homme glisse un manteau sous sa tête.
On est trois, puis cinq, puis vingt à l’entourer.
Pour la protéger des voitures qui roulent, ou décollent au feu.

La nuit qui tombe. Et les ambulanciers qui mettent du temps. Trop.

Les pompiers se pointent. La rassurent. Nous rassurent.

Et l’ambulance, enfin.

Avant d’être transportée à bord, la femme se tourne vers l’homme au manteau.
– Vous vous appelez comment?
– Dominique.
– Merci, Dominique.
– De rien.
Et le jeune homme repart, avec au bras son grand manteau pâle couvert de sang.

Photo : AMOUR DE RUELLE – Fin octobre  2017 * Montréal

8 réponses à Et puis les anges

  1. et cet ange qui vient, juste là,
    pour amener doucement ce bout de vie,
    tendresse et dureté,
    puis, la chaleur d’un geste,
    la chaleur des gens..
    c’est elle je suis sûre qui va bercer ma nuit..
    merci douce caroline

    Aimé par 1 personne

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